L'argent. Une chose très importante pour certaines personnes. Ca aurait pu l'être pour moi aussi. J'ai eu la chance, si on peut l'appeler ainsi, d'être née dans une famille aisée. Je n'ai donc pas eu à me soucier de cela. Mais beaucoup l'ont fait avant moi. Beaucoup pensent que l'argent fait le bonheur. J'en doute fort. Quand on voit touts ces baleines, ces stars de cinéma, ces clients qui en un coup peuvent tout perdre ou gagner dix fois plus, on se demande si le jeu en vaut la chandelle après tout. Mon père me disait déjà petite que je ferais un malheur chez les hommes. Je le regardais du haut de mon mètre trois pommes et mes bouclettes brunes.. « Ah bon ? Des grands monsieurs comme ça papa ? ». Dis-je en montrant avec mes deux petites mains la taille présumée. Il riait. Il était mort de rire en fait. Moi je restais interdite. Pourquoi il riait ? C’était si drôle ? Et puis je me suis mise à chouiner. Croyant qu’il se moquait. Très émotive la petite.. Il m’avait prise dans ses bras et j’en avais oublié le reste.. Il ne fut pas rare après ça que je me mette à pleurer pour de faux.. Juste pour avoir des câlins. Manipulatrice la gosse ! Bien vite je sus user de mes atouts pour attirer les hommes. Que ce soit mon père pour un calin ou un homme pour tout autre chose bien entendu ou plus tard les clients. Ma mère restait discrète dans sa façon de voir les hommes et m’avait dit que je devais trouver un jour le « bon ». On le trouve comment ? Sous le pied d’un cheval ? Aucune idée, elle ne précisa jamais. Quand elle me vit aller de conquêtes en conquêtes, elle comprit que ce n’était pas gagné. Dès douze ans, j’avais mon premier baiser. Mais je ne perdis mon bien le plus précieux qu’à mes 17 ans. Etrange pour une fille aussi « sociable » que je pouvais l’être..


« Hey Miss tu t’ennuies ce soir ? » Me dit un jour un beau brun ténébreux dans l’embrasure d’une porte. Je levais les yeux et souris. « Je sais pas. Peut être. T’as de quoi m’occuper ? » Dis je amusée. Ce fut la première fois. Ce fut ce jour là que je ressentis plus que de l’attirance. Mais bien vite, la nuit se finit et le lendemain matin, j’étais seule dans une chambre. Je sortais presque honteuse d’y avoir cru. Presque honteuse de m’être faite avoir. Moi qui le faisais si souvent.


J’avais une idée en tête, devenir mannequin. Si si, j’en rêvais. Vogue étant mon magazine préféré et presque mon livre de chevet. J’avais l’argent, j’avais la popularité. Le cliché. Toute l’équipe de foot était passée dans mon lit, toutes les filles m’enviaient ou m’adoraient. Je jouais les belles garces. Et pourtant, j’étais loin d’en être une. Mais j’avais compris que pour réussir, il faut parfois s’élever. J’avais aussi compris que jouer était mieux que d’être naturelle. Je descendis vite de mon piédestal, quand un homme me compta l’histoire de la fille qui finissait seule avec des chats. J’en avais déjà trois, de quoi faire peur. J’ai vite changé d’attitude. Mais mes années universitaires se terminèrent bien vite et ce fut une femme qu’on vit se profiler devant soi. Bien plus sociable et avenante, je jouais toujours de mes charmes, mais en finesse et surtout, j’arrêtai de voir le haut du panier. J’ai vingt et un an, on m’engage au casino Wynn, je suis ravie. J’ai toujours aimé l’ambiance des casinos, l’excitation, l’adrénaline. Je suis serveuse et hôtesse, rien que ça. Je m’amusais bien, jusqu’à ce que tout devienne un immense champ de bataille. Pour quelle raison ? Ce beau brun.. Vous vous souvenez ? Et bien, il s’agissait d’un des personnages « importants » du casino.. Pas des moindres.. Le grand patron.. Résultat ce fut à un entretien que je le revis. Super. On ne fait pas plus bizarre.. Je m’imaginais déjà les questions « Alors outre tes performances au lit ça peut donner quoi ici ? ». Evidemment, il n’avait pas dit ces mots, mais c’était presque ainsi dans ma tête tant j’étais mal à l’aise. Il avait été comme avec n’importe qui, il avait même sourit tiens. Et moi je n’arrêtais pas de me dire que je retenterai bien.. Du coup malgré mon malaise visible je m’en étais bien sortie…vu que j’avais été engagée. Pauvre petite idiote, j’avais cru avoir ses grâces. Foutaises. Je le revis après toujours avec de belles femmes, toujours toutes plus sexy et maquillées comme de splendides voitures volées.. Je ne sais pas comment cela a pu arriver, mais, on a retenté l’expérience et c’est devenu un massacre de relation.. Un jour je te veux, un jour je te veux pas, un jour pas touche à mon mec, le lendemain fais ce que tu veux.. Je ne dis pas que je suis femme au foyer à l’attendre chez moi, non bien sur je m’envoie aussi des hommes, mais c’est plus fort que moi, je hais le voir batifoler avec des gourdes. Je prends sur moi. Après tout ici je suis comme un poisson dans l’eau. Je pousse des gens à jouer, certes, mais je fais des rencontres, j’organise des choses et puis de temps à autre je sers des verres à des gens qui me racontent un bout d’histoire. Alors après tout, si monsieur ne sait pas ce qu’il veut.. Je suis aujourd’hui tout ce qu’il ya de plus épanouie, en plus on vient de me proposer un contrat de plus pour afficher mes jolies formes. Et devinez quoi, on va me voir en petite tenue sur des grands panneaux.. Si avec ça je ne charme pas les clients, que veulent-ils de plus n’est ce pas ?