La chemise boutonnée, les chaussettes Marc’O Polo remontées, le petit Corentin âgé de sept ans attendait patiemment en haut des escaliers de la demeure des Bowen. Ses parents donnaient une réception et il y avait bien une centaine d’invités dont … aucun de son âge. Il s’ennuyait donc terriblement. Corentin n’est que son deuxième prénom, le premier est Edouard mais il n’a jamais supporté que l’on l’appelle ainsi pour une raison inconnue. Du coup, tout le monde a fini par prendre cette habitude de l’appeler Corentin. Le blondinet soupira longuement, il y avait des avantages à être un enfant de la haute société mais tous ces banquets, ces réceptions, … tout ça lui donnait la nausée. Caleb, le frère de deux ans son ainé aussi, se tenait à côté de ses frères. Exactement, dans la famille Bowen on demande le père, la mère, le frère ainé Caleb, celui du milieu Corentin et le petit dernier, Collin. Va savoir pourquoi des prénoms en C. Les trois frères se tenaient par ordre et se demandaient si quelque chose d’excitant se passerait ce soir. Sachez qu’aller dans leur chambre et jouer était tout bonnement interdit, il devait montrer le bout de leur nez afin que les parents puissent les présenter si jamais, la femme d’un gros client les trouvait mignons. Être le fils d’un pdg d’une entreprise internationale ça a ses points forts mais les inconvénients ne sont jamais bien loin. Ils allaient mourir d’ennui quand le petit dernier, âgé de six ans toucha le bras de Corentin et cria « C’est toi le chat. » il se mit alors à courir dans tous les sens pendant que notre chat lui, hurlait qu’ils ne pouvaient pas jouer. Seulement, au diable ce que les parents ont dit. Ils jouèrent ainsi au chat, ou à touche-touche comme certains l’appellent discrètement jusqu’à ce que Caleb frôla un vase qui tomba et se brisa en milles morceaux, créant un grand et lourd silence dans toute la maison.

Après que tous les regards se soient pointés sur eux, la soirée continuait. C’est lorsque les premiers rayons du soleil pointèrent le bout de leur nez que les cris furent entendus. Monsieur Finnick Bowen répétait à ses garçons comment ils avaient eu de la chance que l’accident ait amusée la galerie plus qu’autre chose. Pendant ce temps, Cloé Charleston-Bowen faisait des sourires à ses enfants pour qu’ils ne pleurent pas. Malheureusement, comme à son habitude, Collin se mettait à se justifier essayant en vain de retenir ses larmes tandis que Caleb, lui, n’en n’avait strictement rien à faire de ce que son père criait. Corentin lui, s’avança. « C’est moi, c’est moi qui ait proposé de jouer, c’est moi qui ait commencé papa, ‘désolé » Un blanc suivit, encore une fois. Ensuite, Collin se remit à pleurer, Caleb à siffler, Corentin à dire que tout était entièrement de sa faute, Finnick à soupirer et cette scène se reproduisait encore et encore et encore, mais à chaque fois, elle faisait rire aux éclats toute la famille.

Neuf ans plus tard, âgé de seize ans, Corentin n’était pas un de ces nombreux gosses de riches qui claquaient tout leur argent dans des choses complètement inutiles. Ce qui était rare mais bel et bien en lui, il avait la tête sur les épaules. Rien n’avait énormément changé, ses parents avaient acquis encore plus de notoriété, les Bowen se mettaient sur leur 31 tous els vendredis soirs. Par contre, personne n’abordait jamais le sujet tabou, la légation, ‘l’héritage’ de la société familiale. Enfin, lorsque Finnick Bowen commençait d’une certaine manière à effleurer cette idée, toutes les têtes blondes autour de la table commençaient immédiatement à changer de sujet. Il semblerait logique que l’ainé reprenne l’entreprise non ? Si vous connaissiez Caleb, vous regretterez d’avoir pensé cela. Malgré qu’il soit l’ainé, Caleb est surement le moins responsable des trois. A vrai dire, Corentin est bien le seul qui l’est. Mais, il ne veut pas, il refuse catégoriquement d’être PDG d’une compagnie. C’est suivre une voie qu’il n’a jamais aimé, c’est être ce que ses parents veulent, pas ce que lui, veut. Néanmoins, il ne peut laisser la charge à Collin…

Corentin et Collin écoutaient leur frère se débattre contre le fait d’être le grand héritier. Finnick laissa tomber. De toute façon, Caleb était trop insouciant, passif, il avait loin d’avoir l’étoffe d’être son successeur en tant que PDG, il était bien trop habitué à sa vie de désinvolte. Corentin avait, l’étoffe. Malheureusement, lui, si son père venait à l’obliger, il se battrait aussi. La porte était close, Caleb était debout près d’un meuble tandis que les autres hommes des familles étaient assis, Corentin la tête dans ses mains. Impossible de savoir, de choisir, qui allait bien reprendre l’empire Bowen ? C’était bien le point négatif de sa vie. Et sachez que c’est un gros point négatif. « Corent.. » « Absolument pas »coupa net le jeune homme de dix sept ans. C’est vrai, il n’avait pas encore de passion quelconque, il ignorait complètement quels genres d’études il désirait faire mais ce n’était pas une raison pour décider de son destin à sa place. La porte claqua, Caleb avait quitté la pièce. Corentin suivit, sortit de chez lui et partit en voiture vers on ne sait où. Son portable sonnait sans cesse mais il ne répondait pas, c’était Sisley, sa ‘petite amie’. Ils étaient ensemble depuis environ un mois et demi mais il commençait vraiment à ne plus la supporter. En réalité, il n’y avait aucun sentiment amoureux entre eux, seulement, ils étaient ensemble juste pour l’image, elle pour dire ‘Les filles, je sors avec Corentin BOWEN’ et lui… lui, il avait accepté tout bêtement alors que les écervelées sans cervelle superficielles du style Sisley n’étaient pas du tout son genre. Il pensait sérieusement à rompre, de toute façon, si Sisley venait à être triste, c’est juste car elle aurait raté l’occasion de s’acheter des bijoux avec la carte bancaire de Corentin. Il répondit finalement et lui dit où le rejoindre. Toujours dans son style glamour, paillette et mascara, elle était là, devant lui et grandement… Elle le désespérait. « Oui ? » « Je t’ai enfin trouvé ! Ca marche toujours pour ce soir ? Je n’ai pas envie d’annuler, pas du tout. N’oublie pas que c’est toi qui paye la note. » dit elle avec la voix la plus stridente et désagréable du monde. ce genre de remarque ne l'étonnait même plus. « T’es sérieuse là ? 20 appels manqués pour ça? je ne payerai pas rien du tout. Ecoute Sisley, tu aimes plus mon argent que moi, je ne t’aime pas vraiment, pourquoi rester ensemble ? Il serait temps que tu te trouves un autre larbin friqué qui ne soit pas intelligent. Soit, en deux mots, c’est fini » Vexée, elle tourna ses talents et partit sans un mot.

Corentin pratique depuis son enfance beaucoup de sports, le football et le baseball notamment. Son seul moyen de décompresser était d’aller s’entrainer. C’est un grand sportif et comme tout jeune de son âge, un fêtard. Cependant, Corentin, la plupart du temps n’a pas besoin d’alcool, de drogues ou autres stupéfiants, il peut tout à fait être sobre pour s’amuser. En quelque sorte, certaines personnes le décrivent de coincé mais de son point de vue, il est juste quelqu’un de simple qui trouve que voir des personnes tomber dans des comas éthyliques, c'est loin d'être très intéressant.

Après deux heures d’entrainement intensives, il rentra chez lui et comme d’habitude, se prépara pour la soirée qui allait venir. Chaussures cirées, veste mise et cravate nickel, il se rendait à présent sur les lieux, le Qg de Bowen and Co. Il n’avait jamais compris pourquoi ses parents organisaient des festivités si souvent, d’ailleurs, mieux vaut ne pas chercher pourquoi, c’est bien trop compliqué. Bien entendu, il fut accueilli comme il se doit, applaudissements, … Collin était déjà aux côtés de leur père alors que Caleb lui faisait perdre la face en ne s’affichant pas, arrivant surement plus tard. Après certaines salutations, apéritifs, quelques mots échangés, toute la famille était au complet. Maintenant, place à la nouvelle. Finnick se leva et regarda une dernière fois sa famille derrière lui avant de se retourner vers la foule. Il commença alors un discours que tout le monde écoutait admirablement. « (…) Enfin, vous savez bien que je ne suis plus tout jeune – rires - je tiens, ce soir, à vous annoncer officiellement le nom du futur PDG de Bowen and co. Applaudissements pour mon fils cadet, Collin Bowen ! » En dessous de tous ces acclamations, l’étonnement général. Tandis que les invités se questionnaient et se demandaient ‘pourquoi le cadet ? seulement à seize ans ?’, Caleb et Corentin admiraient leur petit frère qui s’était montré beaucoup plus brave qu’eux. En quelque sorte, il s’était sacrifié pour ses ainés. Mais, Corentin ne s’empêchait de penser que son frère avait été victime de la pression de son père. Après, il retrouva son père dans les ‘coulisses’. Il hésita mais finalement, se lança. Il avait de donner son point de vue, après tout. « P’pa ? Ecoute… je trouve que tu y vas un peu vite non ? Il n’a que seize ans, tu devr.. » « Tu me prends pour un gamin ? » Corentin se retourna. Collin. Ca l’énervait tellement qu’il ait pris une décision aussi hâtivement. Même si il était sur que les intentions de son frère étaient bonnes, elles restaient irréfléchies Il ne voulait pas parler à son frère maintenant, enfin… Il rsiquerait de lui dire ses quatre vérités. « Bordel, je suis assez responsable ! » Ils commencèrent tous les deux à hausser le ton. Il était ahuri devant le fait que Collin croyait savoir la définition de responsable et encore plus, il croyait l'être. « Oh que non ! Te la joue pas ‘je suis grand’, t’as que seize petites années Cole. Hier encore t’étais un fœtus ! » C’est vrai, il n’y avait qu’une seule année de différence entre les deux, mais Corentin était bien plus mature.
La discussion tournait de plus en plus mal et chaque Bowen levait la voix. Finalement, après quelques insultes, ils s’en allèrent chacun leur côté et les évènements qui suivirent se résumait à très simplement .. : plus rien. Les diners en famille se faisaient encore plus rare, les discussions, les regards, les échangés, ... Les derniers mots qu’ils s’étaient échangés étaient des injures et bien qu’ils le regrettaient tous, aucun, avec leur égo surdimensionné, ne voulait s’avouer vaincu et aller s’excuser…