CHARLESS; 17 ANS.
J'étais une lycéenne encore un peu désorientée. On me voyait comme une pauvre fille qui ne savait pas où elle s'en allait et c'était le cas. J'étais populaire, oui, mais ce n'était qu'à cause de mon nom de famille. Simplement parce que j'étais la fille des Mattews et qu'à New-York, ce nom signifiait tout. Tout le monde voulait faire partie de mon "cercle d'amis" et ce simplement parce qu'ils savaient qui j'étais. Simplement parce qu'ils savaient que mes parents étaient riches et que logiquement, je l'étais moi aussi. Mon frère m'avait raconté qu'il avait passé par cela aussi et je me disais que ma soeur aussi allait devoir passer par-dessus tout cela quelques années après moi. Je ne cessais de me répéter que ce n'était qu'une simple passe, que tout allait finir par arrêter lorsque j'allais quitter le lycée mais, pour l'instant, je devais tout de même réussir à différencier mes vrais amis et ceux qui voulaient juste avoir mon argent. Chose qui était assez difficile mais, que je devais m'efforcer de faire. J'avais un petit copain et je me demandais s'il était honnête avec moi, je me demandais s'il sortait avec moi seulement parce que j'étais une Mattews et même si je voulais vraiment le savoir, je ne lui avais jamais vraiment demandé. Tout simplement parce que je rêvais d'être amoureuse depuis si longtemps. Tout simplement parce que j'aimais la sensation de me faire dire « je t'aime » à tous les jours. J'aimais Sam, il était le seul qui me comprenait vraiment parce que lui aussi était un héritier. Parce que lui aussi allait recevoir la grande fortune de ses parents plus tard mais, Sam n'était pas quelqu'un que je devais fréquenter. Il était Samuel Lowell et les Lowell avaient toujours été en compétition avec les Mattews, c'était connu. Pourtant, il était celui que j'aimais et je ne voulais pas me séparer à cause d'une stupide dispute qui duraient depuis des années. Sam était un bon garçon et ce même si toute ma famille me disait le contraire. Je savais qu'un jour ou l'autre je devrais arrêter ma relation avec lui mais j'espérais sincèrement ne pas être obligée de le faire.

Aujourd'hui, c'était la remise des diplômes et alors que je regardais les gens dans la salle qui attendait de nous voir recevoir un foutu diplôme pour enfin quitter le lycée, je pensais à toutes ces choses qui faisaient de moi ce que j'étais. Une pauvre fille perdue qui ne savait pas où elle s'en allait. Oui, j'étais vraiment cette fille même si je ne voulais pas me l'avouer, pour le bien de mes parents, pour le bien de ma famille au grand complet. Je devais être une Mattews avec honneur, je devais représenter ma famille en choisissant une bonne carrière. Et pourtant, je ne savais pas du tout quoi faire de ma vie. Tout ce que je savais présentement c'est que j'allais aller à une fête après la remise des diplômes et que cette fête était organisée par Sam. Je commettais l'irréparable en me pointant dans la maison des Lowell mais, Sam était mon petit copain et nos parents étaient au courant même s'ils n'appréciaient pas l'idée. Mes amis montaient sur la scène après avoir entendu leur nom. À tour de rôle, ils recevaient leur diplôme avec le sourire accroché aux lèvres. Ils savaient parfaitement qu'ils prenaient la bonne décision. La liste de leur carrière respective allait de chirurgien à pompier et ce qui se trouvait entre n'était certainement pas de simples carrières banales. Voilà que le directeur arrivait à mon tour. J'étais dans les « M » je me retrouvais un peu plus loin que tout le reste de mes amis. Samuel était monté sur la scène pas très longtemps avant moi. Je savais qu'à peu près la moitié de ma famille était là. Je ne devais surtout pas faire d'erreurs. Je devais arriver sur la scène sans pour autant avoir de but précis, recevoir mon diplôme et repartir le sourire aux lèvres sans qu'il ne soit véridique. « Blythe Charless Mattews, sans but précis, ne connaît pas encore la raison de son existence, aucune étude pour le moment. » Je me souviens alors de ce jour où j'avais décidée d'écrire ceci comme mot de présentation. Je ne le regrettais pas, c'était vrai et personne n'était au courant. J'avais seulement peur de monter sur cette scène aujourd'hui. Maintenant que je vivais le moment, je préférais ne pas avoir à confronter les yeux de toute ma famille. Ceux qui allaient se demander pourquoi j'avais décidé d'écrire ses mots-là. Mais c'était ceux que je pensais réellement. Je monta alors tranquillement sur la scène sous les regards surpris de tous même du directeur qui savait que j'étais une excellente élève, si ce n'est pas la meilleure du lycée. Pourtant, ce n'est pas moi qu'il avait choisi pour réciter le discours à la fin de la remise des diplômes et je lui en voulais pour cette raison précise. Je pris mon diplôme et fit ce faux sourire que je ne ressentais pas du tout au fond de moi. Mon père semblait déçu comme tout le reste de ma famille. J'avais l'habitude, décevoir était ma seule raison sur ce monde, j'étais là pour décevoir tout le monde qui avaient autrefois confiance en moi. « Merci .. » Ce simple mot qui signifiait tout. Je descendais tranquillement les escaliers pour finalement aller me cacher dans tout ce groupe d'étudiants. Je n'étais pas fière de moi mais, je ne regrettais pas les mots que j'avais écrits cette journée-là.

CHARLESS; 18 ANS.
Deux semaines, deux semaines que quelque chose de terrible était arrivée. J'étais rapidement revenu à New-York pour que ma mère m'explique tout. Il y a deux semaines, deux Mattews sont décédés. Mon frère et mon père sont décédés dans un accident de voiture. Et la seule chose à quoi je pense présentement c'est que je n'aurais jamais dû quitter la ville. J'avais été stupide sur ce coup-là et j'avais par la même occasion manquer les derniers moments de mon frère et mon père sur cette Terre. Oui je m'en voulais, oui je savais que jamais je n'aurais dû quitter la ville pour aller me réfugier en Californie, sous ce soleil chaud avec seulement ma meilleure amie à mes côtés. Mais je devais quitter New-York et pour la seule et unique raison que ma vie était finie à New-York. Mes relations avec mes "amis" avaient pris fin après la phrase que le directeur avait prononcé à mon propos à la remise des diplômes. Je m'étais tout de suite fait à l'idée que mes "amis" n'étaient pas les bons et que la seule personne à qui je pouvais faire confiance aujourd'hui c'était ma meilleure amie. Cette jolie blonde qui était très chère à mes yeux. C'était la seule qui était restée à mes côtés à cette fête après la remise de diplôme ou tout le monde m'avait laissé tombé. Même Samuel. Il avait jugé plus intelligent pour sa réputation de ne pas sortir avec une fille qui ne savait pas ou s'en aller et il m'avait laissé tomber. Geste qui avait plu à mes parents et aux siens mais certainement pas à mon coeur qui en avait beaucoup souffert. J'étais donc partie en Californie avec ma meilleure amie chérie pour me calmer et tenter de trouver une raison à mon existence. Mais je ne fus partie que deux mois et pendant ce temps, mon frère et mon père ont perdu la vie. Il y avait une ambiance pourrie dans la maison et je comprenais parfaitement pourquoi. Mon père et mon frère étaient les deux seuls hommes de la maison, ceux qui donnaient de la vie à cette maison qui était vide. Vide d'énergie. Ma mère était bouleversée, je savais que tout cela n'allait pas se terminer bien. Cette histoire allait terminer mal et c'était la faute d'une stupide conducteur ivre un soir d'été. Il avait mis fin à la vie des seuls hommes qui faisaient partie de ma vie maintenant.

Les funérailles se déroulaient aujourd'hui. Presque tout le monde allaient venir. Tous ceux qui avaient connu mon père et mon frère. Tous ceux qui avaient fait de leur vie quelque chose de meilleur. Ma mère avait demandé à un traiteur de faire la nourriture, ma soeur elle, pleurait dans sa chambre. Elle n'arrivait pas à comprendre comme quelqu'un avait pu tuer mon père et mon frère et pourtant, moi je savais que la seule raison était l'alcool. Ce conducteur était ivre, il ne savait pas ce qu'il faisait mais, malgré tout, il avait tué deux personnes cette soirée-là et il allait s'en vouloir toute sa vie probablement. Mais là n'était pas la question. J'avais préparée les funérailles toute seule, ma mère n'avait que commander le traiteur, incapable de faire autre chose et je comprenais. Son fils et son mari étaient décédés, c'était tout à fait normal qu'elle ne soit pas dans son état normal. Moi aussi j'étais triste, anéantie même mais, je devais le faire pour ma mère, pour ma soeur mais, surtout pour eux, pour leur rendre honneur à eux une dernière fois. Je portais donc une robe, car ils avaient toujours aimé me voir vêtue d'une robe et je portais le pendentif que mon père m'avait donné le jour de ma remise des diplômes. Puis j'étais descendu pour entrer dans la limousine pour nous rendre aux funérailles. Un silence incroyable était présent dans cette voiture. Ma soeur avait encore les larmes aux yeux, ma mère elle, préférait restée silencieuse et moi aussi, ne pouvant pas parler à personne d'autre. Nous étions arrivées rapidement ou tout le monde se trouvait. J'avais été la première à sortir de la limousine suivie de ma soeur et de ma mère. On se tenait toute la main, comme pour se soutenir. C'était quelque chose que nous faisions toujours lorsque nous avions besoin du soutien des autres dans notre famille. Les Mattews étaient peut-être connus pour leur richesses mais, nous n'étions pas le genre de famille snobe que tout le monde pensaient que nous étions, nous étions une vraie famille, avec de vrais valeurs.

« Chuck ! Mes condoléances. » Je ne reconnaissais pas la voix de la personne devant moi. Mais je savais que cela devait être quelqu'un qui était proche de moi. Quelqu'un qui savait qu'on me surnommait Chuck occasionnellement. J'avais levé la tête et avait découvert une ancienne amie à moi, une de ses filles qui m'avaient laissé tomber après la remise des diplômes mais, je n'avais rien dit. Je ne lui avais rien dit mais, pas merci. J'avais seulement souri un peu et étais partie. Je ne voulais pas lui parler, pas à elle. Beaucoup de gens étaient présents. Même les Lowell et je ne comprenais vraiment pas pourquoi mais, ce n'était pas le temps de me poser des questions. Puis il y avait ma meilleure amie qui était avec un mec étrange. Je ne savais pas qui il était, je ne l'avais pas vu de face mais, je préférais ne pas y penser pour le moment. J'étais devant la tombe de mon frère et je pensais à tous les moments que j'avais partagés avec lui. « Coucou Princesse. » Cette voix me disait quelque chose, ce surnom encore plus. Tout de suite, je reconnu Liam Bowen, ce mec qui avait été autrefois mon meilleur ami et avec qui j'avais malheureusement perdu contact. J'étais contente qu'il soit venu même si cela faisait depuis le début du lycée que je ne l'avais pas vu. Je m'étais rapidement retournée vers lui, je l'avais regardé il avait énormément changé, encore plus beau qu'avant. « Coucou Liam, merci d'être venu. » Il me regardait droit dans les yeux, ses magnifiques yeux. Je me demandais comment il avait appris la nouvelle mais, tout de suite je me souvenu que les parents de Liam étaient très proches des miens et que de toute façon, la nouvelle avait apparu dans le New-York Times. « Quand on étaient gamins je me souviens t'avoir promis d'être toujours là pour toi, je tiens mes promesses tu sais. » Il me souriait légèrement. J'étais contente qu'il se souvienne de cette promesse qu'il m'avait fait, cela montrait qu'il tenait à moi-même après toutes ces années. « Mes condoléances Princesse. » Il me prit alors dans ses bras. Enfin une place où je me sentais bien. J'aimais être dans ses bras, ça me remontait un peu le moral. J'avais toujours apprécié être à ses côtés et ce même si nous avions perdu contact lorsque j'avais treize ans, encore aujourd'hui, à dix-huit ans, j'aimais sa présence, il était celui qui me réconfortait toujours.

CHARLESS; 24 ANS.
L'anniversaire de mes vingt-quatre se déroulait aujourd'hui mais, je n'avais étrangement pas envie de les fêter. J'étais habituellement quelqu'un qui fêtait beaucoup même si j'avais aussi plusieurs responsabilités. Mais je fêtais beaucoup surtout depuis mon arrivée à Las Vegas. J'y étais déjà venue quelques années plus tôt mais, tout ce que je me souvenais c'était mon mariage non voulu lorsque j'étais disons, pas très lucide. Cela faisait presque deux ans que j'étais à Las Vegas maintenant et que je travaillais au Bellagio. Mais l'humeur de la fête n'était vraiment pas présente ces temps-ci. Je n'allais pas bien et seulement quelques personnes le savaient. Seule ma meilleure amie m'avait suivi et je m'ennuyais de ma soeur et de ma mère. J'avais des nouvelles d'elles à chaque semaine mais, je voulais aussi les voir, pas seulement leur parler. Je devais régler plusieurs problèmes de toute façon et le je ne pouvais donc pas m'accorder de fêter aujourd'hui même si c'était mon anniversaire. Liam me manquait mais, ce n'était pas exactement de la même façon que ma mère et ma soeur me manquait. Il s'était produit plusieurs choses avec lui depuis les funérailles de mon père et mon frère, depuis que je l'avais revu mais c'était des choses auxquelles je ne préférais pas penser. Simplement parce que ces choses me faisaient mal et que je souffrais déjà assez. Je n'avais pas besoin d'autre chose qui pourrait me faire arrêter de sourire. Je souriais pour le bien de mes clients et pour garder mon travail pas parce que j'avais envie de sourire, simplement parce qu'on me le demandait et que je me forçais chaque jour pour le faire. L'envie de sourire avait disparu depuis le décès de deux personnes que j'aimais énormément et les événements c'était enchaînés après celui-ci. J'avais l'impression que quelqu'un avait arraché mon coeur de ma poitrine. Mais pourtant, je ressentais encore la douleur et c'était quelque chose que je détestais ressentir.