Budget serré au supermarché

Nous étions vendredi et Ally venait juste de se réveiller. Comme chaque matin, elle se dirigea vers son frigo afin de calmer la faim qui la tiraillait. Cependant, elle remarqua qu’aujourd’hui il était complètement vide. Oh bien sûr, ce n’était pas vraiment une surprise étant donné qu’elle le voyait diminuer inévitablement de jour en jour mais elle repoussait inlassablement le jour fatidique où elle devrait faire les courses. Pourquoi ? Tout simplement parce que le budget d’Ally est extrêmement serré. Las Vegas n’est pas, comme on le croit, une ville de riche. Non. Il y a aussi des gens pauvres qui foulent ses rues et la preuve vivante en était Ally. Certes, il y avait des gens pires qu’elle mais on ne pouvait pas non plus dire qu’elle vivait dans le luxe même si elle avait un toit au dessus de sa tête. Elle se privait très souvent et faisait parfois plusieurs jours sans manger afin d’économiser un peu d’argent pour pouvoir payer son loyer. N’ayons pas peur des mots, Ally était vraiment dans la merde. Pourtant, elle avait un métier, elle bossait afin de gagner un salaire de misère. En réalité, Ally était chanteuse dans un bar ou dans tout autre endroit qui voulait bien d’elle. Parfois, elle était même obligée de se dévêtir en chantant pour être sûre d’attirer un public et pour être sûre d’être payée. Ainsi, elle jongle généralement entre deux emplois : un dans un bar en tant que chanteuse et un dans un club de strip-tease où elle est contrainte de montrer son corps pour pouvoir se produire sur scène. Mais, même ces deux emplois cumulés ne lui permettent pas de manger à sa faim. La vie n’est pas toujours aussi belle qu’on le croit pourtant Ally garde le moral en toutes circonstances. En effet, elle pense souvent aux gens qui ont moins qu’elle et cela la fait directement relativiser. Au moins, elle est en vie et n’a pas de maladie grave, c’est déjà ça ! A voir Ally, personne ne pourrait se douter qu’elle vit dans la misère étant donné qu’elle a toujours un sourire sincère vissé aux lèvres. Ainsi, peu de gens sont au courant de son mode de vie. Elle évite de s’en vanter étant donné que ça la gêne énormément.

Ally se mit donc en route pour le supermarché. Evidemment, elle n’avait pas de voiture donc elle devait faire le trajet à pied. Au bout d’un heure, elle y arriva enfin. Elle entra dans le magasin et salua la caissière qui n’était absolument pas au courant de sa situation financière. Extérieurement, Ally avait l’air d’être une personne tout à fait « normale » étant donné qu’elle portait toujours de beaux vêtements qu’elle avait eu au rabais. Elle s’engouffra dans les rayons et déposa en vitesse quelques articles dans son panier. Elle savait exactement ceux qui étaient les moins chers et, en même temps, les plus nourrissants. Une fois qu’elle eut fini ses courses, elle regarda dans son portefeuille l’argent qu’il lui restait. Ce serait juste mais ce serait peut-être faisable. Croisant les doigts et priant pour avoir assez d’argent, elle se rendit à la caisse et commença à déverser le contenu de son panier sur le tapis roulant. Arrivé à la hauteur de la caissière, elle la salua. Toujours stressée, elle attendait impatiemment que la caissière ait fini de scanner tous ses articles tout en surveillant l’écran digital qui indiquait le prix de chaque article. Pour les minutes passaient, plus elle était persuadée qu’elle n’aurait pas assez d’argent pour tout payer. En vérité, elle l’avait su inconsciemment avant même de pénétrer dans la boutique. Pourtant, elle avait besoin de cette nourriture sinon elle allait mourir de faim. Son ventre était serré tout comme sa gorge lorsqu’elle entendit la somme qu’elle devait payer. Cela dépassait de plus d’un quart le contenu de son portefeuille. Toussant légèrement, elle fit mine de chercher l’argent manquant dans son sac. Elle ne savait pas comment elle pouvait se tirer de cette situation mais, de toute façon, remettre les articles étaient exclus. Elle attendit donc complètement désespérée, lorsqu’elle entendit le client suivant lui proposer de l’aide.

Il y a des rendez vous dont on se passerait bien, celui qu'Owen aurait bien aimé pouvoir éviter aujourd'hui c'est la petite visite hebdomadaire au supermarché. Une vraie corvée mais un passage obligé, il faut bien se nourrir, se munir de l'essentiel pour vivre mais même en connaissant l'utilité de cette activité s'était pour lui une perte de temps. En fait, il avait repoussé l'échéance depuis plusieurs jours et c'est un appel de sa mère lui demandant un petit service en allant faire les courses qui le décida à enfin y aller, il ne refuse rien à sa mère elle a tant fait pour lui qu'il souhaite lui rendre la pareille avec beaucoup de zèle. Autant se débarrasser de cette tâche à accomplir le plus rapidement possible, liste en main Owen arpentait les rayons récupérant habillement tout ce dont il avait besoin et ce que sa mère Jillian lui avait demander de prendre pour elle. L'avantage devenir dans la mâtiné c'est que beaucoup de gens travaillent ou dorment pour les fêtards de Vegas et dieu sait qu'il y en a dans cette ville de toutes les folies!

Faire les courses c'est aussi se confronter à des dilemmes aussi relatifs soient-ils... Comme le choix des céréales pour le petit déjeuner, on a tendance à prendre toujours les même par habitude et puis un jour vient l'envie de changement et ça, ça peut bouleverser tout un timming rigoureux d'emplettes. Le choix fût rapidement fait et c'est les habitudes qui gagnèrent cette bataille, comme très souvent... Le jeune homme restait très concentré sur ses achats pour ne rien oublier qui l'obligerait à revenir ici et trois quart d'heure plus tard il se présentait à la caisse avec un caddie très pleins. Une jeune femme blonde passait à la caisse juste avant lui, elle n'avait pas acheté grand chose ça allait donc être rapide, du moins il l'espérait parce que le couple de personnes âgées à la caisse voisine avait également un chariot plein et visiblement envie de prendre leur temps. Owen commença à déposer ses articles sur le tapis de la caisse organisant tout de manière à ce que se soit rapide et pratique à ranger, la rationalité des mouvements c'est un gain de temps et le temps c'est de l'argent, n'est-ce pas?
Plus ou moins perdu dans ses pensées il attendait son tour qui tardait à venir, il observa alors plus attentivement ce qui clochait avec la cliente précédente. Elle fouillait avec frénésie dans son sac et la caissière commençait à perdre patience, surtout en regardant la masse de produits qu'elle avait valider ensuite. Arnaque de la part de la blondinette ou jeu de scène pitoyable pour cause désespérée? Pourquoi ne laissait-elle pas des articles si elle n'avait pas l'appoint? Il regardait la scène et après un instant décida de faire avancer les choses parce que selon son avis à ce rythme ça risquait de durer surtout que la caissière soupirait en regardant le téléphone qui lui servirait à appeler un responsable, comprenant surement que l'attitude de la cliente était une feinte pour ne pas laisser paraître qu'elle n'avait pas l'argent. Jetant un dernier coup d'oeil sur le prix qui s'affichait il sortit deux billets de son portefeuille et les posa devant la caissière. Il sourit à la jeune femme visiblement embarrassée par la situation « Moi aussi je suis un peu tête en l'air, je perds souvent des billets. » ça n'était pas la vérité mais il espérait que ça noierait un peu le poisson et éviterait qu'elle soit encore un peu plus mal à l'aise. Prise d'incompréhension l'employée de supermarché le regarda bizarrement et quand il désigna la caisse du regard se décida enfin à encaisser le règlement. Attendant qu'elle finisse de récupérer ses achats il s'avança vers la jolie jeune femme et parla à voix assez basse pour qu'il n'y ai qu'elle qui entende « Discutez pas, on s'arrangera quand j'aurais rangé mes courses... ». Agissant ainsi il n'espérait rien si ce n'est gagner du temps et sortir au plus vite du supermarché.

Quand il eut rangé tout ses achats et payé ce qu'il devait il se dirigea vers la sortie donnant sur le parking, est-ce que la jeune femme viendrait avec lui? Elle pouvait bien s'en aller sans demander si elle lui devait quelque chose ça lui était égal... Quoique il ne serait pas contre un petit café en sa compagnie, simplement pour discuter. Certaines personnes éveillent la curiosité et s'était le cas présentement, cette jeune femme l'intriguait.

Ally perdait complètement les pédales. Plus elle fouillait son sac, plus elle avait l’air suspecte. En vérité, elle n’avait jamais été une bonne actrice, son truc à elle c’était le chant pas la comédie. N’importe quelle personne aurait compris qu’elle cherchait en vain les billets qu’elle n’avait de toute façon pas. Mais, que pouvait-elle faire d’autres à part continuer à être à fond dans son rôle ? La caissière soupira bruyamment ce qui eut pour effet de faire rougir la jolie blonde. Elle regarda discrètement le client suivant et vit qu’il avait étalé toutes ses courses sur le tapis et que, manifestement, il était pressé. Ally ne savait plus quoi faire si bien qu’elle arrêta de fouiller son sac qui était maintenant dans une pagaille indescriptible. Tout ceci la mettait mal à l’aise étant donné qu’elle n’était pas une voleuse. Dieu sait qu’elle aurait payé l’entièreté de ses courses si seulement elle en avait eu les moyens mais, malheureusement, ce n’était pas le cas. Lorsqu’elle vit la caissière s’apprêter à appeler le responsable, elle savait très bien ce qu’elle allait lui dire. Elle lui demanderait probablement un crédit et, lui, répondrait qu’il n’était pas une banque et qu’il n’en avait pas le droit. La conversation future était cousue de fil blanc mais quel autre choix avait-elle ? En vérité, ce qui la gênait le plus c’est que toute la scène allait avoir lieu devant l’entièreté des clients du magasin. Elle soupira et baissa la tête, résignée. Cependant, la caissière n’appuya pas sur le bouton en question étant donné que le client suivant paya le restant de la somme demandée. La jeune blonde était complètement sans voix. Elle ne pensa même pas à le remercier tant ce geste la surprit. Elle n’avait pas l’habitude qu’on soit aussi gentil avec elle. Soudain, il s’approcha d’elle et lui adressa la parole. « Moi aussi je suis un peu tête en l'air, je perds souvent des billets. Discutez pas, on s'arrangera quand j'aurais rangé mes courses... » Toujours muette, elle attendit donc que le jeune homme ait rangé ses courses. Elle aurait probablement dû l’aider mais la vérité est qu’elle était chamboulée et qu’elle avait la tête complètement ailleurs.

Lorsque l’homme se dirigea vers le parking, elle revint sur terre et le suivit d’assez près. Elle ne savait pas trop s’il avait cru à son histoire de portefeuille perdu mais, en tous cas, il s’était montré extraordinairement gentil. En plus, il n’avait pas l’air de vouloir qu’elle le rembourse étant donné qu’il partait d’un pas rapide en direction de sa voiture. Les bras chargés de ses propres sacs, elle arriva enfin à sa hauteur lorsqu’il commença à ranger ses courses dans le coffre de sa voiture. « Merci Monsieur pour ce que vous avez fait. Vraiment … je ne sais pas quoi dire. Je vous rembourserais dès que possible, vous n’avez qu’à me donner votre numéro de compte et je ferais le transfert ce soir » La vérité est qu’elle comptait le rembourser, et ce soir en plus. Elle devrait juste demander à son patron l’autorisation de recevoir son salaire un peu en avance. Elle savait qu’elle aurait du mal à le convaincre et qu’elle devrait en payer le prix mais, peu importe, elle se devait de rembourser cet homme. Afin de le rassurer, elle sourit. « Vraiment cette histoire est trop stupide. Quand je pense que mon portefeuille est resté sur la table du salon » Elle feint un rire peu convaincant. Elle se sentait assez mal de devoir mentir à son sauveur mais elle se sentirait encore plus mal de lui avouer qu’elle était pauvre et qu’elle avait énormément de mal à joindre les deux bouts. Elle ne savait pas trop s’il la croyait ou pas mais elle préférait se persuader que c’était le cas. Présentement, il venait juste de finir de ranger ses courses dans son coffre. Elle, restait là debout comme un piquet ne sachant pas quoi faire. Cette situation était extrêmement gênante et elle espérait de tout cœur que quelqu’un allait détendre l’atmosphère.

PS: Désolé du retard mais maintenant j'irais plus vite pour répondre x)

Probable que sans l'aide dOwen, cette jeune femme aurait passé un moment pénible contenant une certaine dose d'humiliation. Les gens sont peu compatissants et pourtant cette période de crise n'épargne personne surtout pas ceux qui ont le moins de moyens, c'est par solidarité et gain de temps que le jeune homme avais agis ainsi, il n'avait pas envie de voir cette jolie blonde embarrassée devant une foule de clients avides d'un petit truc qui changerait de leur quotidien monotone. Elle semblait abasourdie par son geste, à vrai dire il y avait de quoi... Ce n'est pas très fréquent un inconnu qui paye vos courses, non? Rapidement il s'était dirigé vers le parking et le traversait à grandes enjambées pour rejoindre sa voiture, creusant volontairement l'écart avec celle qu'il venait d'aider et il ne fût pas surpris de constater qu'elle était sur ses talons voulant sans doutes le rattraper pour régler cette histoire. Une femme déterminé et qui ne veut rien devoir à personne, songea-t-il.
Il était en train de ranger ses achats dans le coffre de sa voiture quand elle lui adressa la parole, il la regarda en souriant « Pas de problèmes, c'est des situations qui peuvent vite devenir embarrassante et je n'avais ni envie d'assister à cela, ni de perdre mon temps. » il haussa les épaules « Ca presse pas... » à vrai dire il se fichait pas mal qu'elle le rembourse ou non.

Il ferma le coffre, se montrant assez indifférent c'est qu'il était plutôt pressé, mais cette jolie jeune femme semblait vraiment y tenir. « Je vais vous donner ma carte, vous m'appellerez pour me rembourser. » il préférait ça que de lui donner son numéro de compte, non pas qu'il ai eu peur d'une arnaque mais simplement il trouvait ça moins impersonnel, plus sympathique... Il venait de lui sauver la mise alors autant faire un peu connaissance. Elle argumenta encore pour se justifier qu'elle avait oublié son portefeuille sur la table de son salon et il la regarda avec un petit sourire qui se voulait rassurant pour lui faire comprendre qu'il ne la jugeait absolument pas ce à quoi il ajouta « C'est des choses qui arrivent. » Il n'était pas dupe et sa gêne était palpable, trahissant les raisons de ce malentendu, elle n'avait pas eu les moyens de payer et surement qu'elle se serrait la ceinture pour finir le mois mais il ne voulait pas clairement montrer qu'il avait compris de peur qu'elle ne soit plus mal à l'aise encore. Owen ouvrit sa portière et prit une carte de visite dans son véhicule, il la lui tendit « Ca c'est mon numéro. Je ne suis pas contre l'idée de prendre un café, je vous le dit juste comme ça à titre d'information. », toujours souriant il lui tendit la main « Owen Locksley » peut être allait il arriver à la détendre un peu en agissant comme si rien ne s'était passé et qu'ils venaient simplement de se croiser sans raison particulière et surtout pas concernant de l'argent.

Présentations faites il s'apprêtait à monter dans sa voiture mais s'arrêta dans son élan, regardant la jeune femme « Je vous dépose? » maintenant qu'il y était, autant proposer ça n'engageait rien et il voulait juste se montrer poli et arrangeant, mais il pensa soudainement qu'elle pourrait prendre sa comme une technique de drague ou croire qu'il attendait une contre partie du genre paiement en nature. Il se passa la main dans les cheveux et rit un peu nerveusement « Désolé, croyez pas que je veuille quoi que se soit, hein? C'est juste pour rendre service. »s'était son tour d'être gêné, il repensa aussi à sa proposition de prendre un café « Ah et pour le café aussi, c'est juste comme ça en tout bien tout honneur! » et il disait vrai, pas de sous entendus ou d'intentions particulières, mais une simple envie de parler avec elle, d'en savoir plus. Pourquoi? Parfois on a une bonne impression sur une personne sans même la connaître et s'était exactement de ça qu'il s'agissait pour Owen, il avait une bonne impression de cette fille et voulait confirmer ou non son idée.

Ally commençait à avoir mal aux bras à force de porter ses paquets bien pleins, aussi décida-t-elle de les poser sur le sol. En vérité, elle ne savait pas vraiment quoi dire à son sauveur tout en ne voulant pas le laisser en plan étant donné que ça aurait été vraiment malhonnête de sa part. Aussi stupide que cela puisse paraître, elle avait l’impression que cet homme était différent et que, peut-être, il pourrait comprendre ce qu’elle était entrain de traverser. Durant deux secondes, elle songea à lui avouer la vérité mais, bien vite, elle revint sur terre et s’en empêcha. Même s’il avait l’air vraiment gentil, elle était beaucoup trop fière et débrouillarde pour se laisser affaiblir de la sorte. Son sourire étant sa plus belle arme, elle ne cessa pas de l’utiliser. Le fixant toujours, elle le regarda chercher sa carte dans sa voiture et la lui tendre. Ravie de pouvoir rembourser sa dette, elle l’attrapa. Soudain, il se mit à parler de l’éventualité de prendre un café ensemble. Étant donné qu’elle ne l’avait pas catalogué comme un homme rempli de mauvaises intentions, elle ne se méfia pas le moins du monde. Et, lorsqu’elle l’entendit lui préciser qu’il n’attendait rien d’elle en retour, elle en fut encore plus convaincue. En effet, Ally était une femme et, en tant que telle, elle aimait les compliments par-dessus tout. Manifestement, si cet homme voulait prendre un café avec elle, c’est qu’elle l’intéressait un minimum ou, tout du moins, elle l’intriguait. Souriant toujours, elle hocha la tête tout en lui répondant. « Ce serait avec plaisir Owen » Etant donné qu’il était assez pressé, elle ne le lui proposa pas tout de suite mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait tant elle était persuadée que ce devait être quelqu’un de bien et, surtout, un ami fidèle. « Moi, c’est Ally … Juste Ally, enchantée » Elle ne tenait pas vraiment à lui dévoiler son nom de famille étant donné qu’il aurait éventuellement pu faire le lien avec la strip-teaseuse qui travaillait dans le club le plus mal famé de la ville.

Alors qu’elle allait partir croyant que la conversation venait juste de finir, Owen lui demanda s’il pouvait la déposer quelque part. Elle ne put s’empêcher de sourire. « J’aurais vraiment l’impression d’abuser de votre bonté » Néanmoins, Ally se rappela qu’elle habitait à des kilomètres de là et que le trajet les bras plein de sacs était extrêmement fatiguant. Partagée entre les deux solutions, elle finit par accepter la proposition du jeune homme. Au moins, ils pourraient toujours parler sur le trajet. « Mais, après tout, quitte à le faire, autant le faire à fond non ? » dit-elle en éclatant de rire pour détendre l’atmosphère. Après quelques secondes de gêne et d’hésitation, elle déposa en vitesse ses paquets dans le coffre de sa voiture et s’assit à l’avant à côté de lui. Vu qu’il ne savait pas où elle habitait, elle le guiderait sans problèmes. Soudain, elle réalisa qu’elle venait de commettre une bourde étant donné qu’il comprendrait tout de sa situation uniquement en voyant l’extérieur de son appartement. Décidément, elle avait toujours l’art de se mettre dans de beaux draps. De toute façon, elle ne pouvait plus revenir en arrière sans que cela paraisse extrêmement suspect. Bien sûr, elle pourrait toujours faire semblant de descendre devant une autre maison mais mentir n’était peut-être plus la meilleure chose à faire maintenant qu’il avait compris la moitié de son secret. Souriant toujours, elle accrocha sa ceinture et se mit à engager la conversation. « Vous êtes toujours aussi serviable avec les gens ? » demanda-t-elle assez curieuse. En effet, elle n’avait pas tellement eu l’habitude de croiser des gens aussi gentil que lui tout au long de sa vie, d’ailleurs, elle tint à le lui dire. « Vous savez … Les personnes comme vous se font de plus en plus rares de nos jours. J’ai des amis de longue date qui n’auraient même pas fait pour moi le tiers de ce que vous êtes entrain de faire » dit-elle avec un sourire tristounet. Etant donné qu’elle ne voulait pas plomber l’ambiance, elle changea de sujet et essaya de faire plus ample connaissance avec lui. « Au fait, est-ce que je peux vous demander ce que vous faites comme métier ? » Même si elle venait de le faire, elle voulait ainsi sous-entendre qu’il n’était pas obligé de lui répondre. Tout en parlant, elle n’oublia pas de le guider à chaque changement de rue histoire qu’il ne perde pas son temps plus qu’il ne l’avait déjà fait.

Antwoon est un jeune homme de 25 ans qui n’a pas vraiment eu la chance d’avoir un bon métier. Chômeur, il remplit la fin de mois avec des lavages de vos vitres aux feux rouges. Rapide et pro, il a le truc. Toujours vêtu de son jeans noir et son t-shirt, il est canon. Il n’a jamais vraiment eu d’amis proches ou de petites amies. Ce jeune homme mesure environ 1.80 et il a des yeux bleus et des cheveux blonds dorés. Il porte aussi des tongs en général. Habitué à marcher avec depuis toujours. Il se mit alors à commencer son boulot sur cette rue comme à son habitude. « Bonjour, un lavage ? C’est 5 dollars », disait-il en souriant à Ally alors qu’il voyait par la vitre. « Quoique non, c’est gratuit. J’adore votre spectacle… offert par la maison. Parlez de moi, je suis toujours au même endroit et presque toute la journée sauf le vendredi... », lui faisait-il avec un sourire assez malicieux mais gentil. Ce n’était pas un pervers bien entendu et surtout il était loin d’être méchant mais aussi sacrement intelligent. Il profitait alors du feu rouge pour laver la vitre d’Owen et regarder le jeune homme. « Trop beau bolide, je veux le même. Prenez-en soin et s’il disparait… », il lui tendit alors sa carte en souriant. « Appelez-moi, je connais els adresses des vendeurs de voiture volé. », dit-il en le regardant et laissant un sourire s’échapper en la direction d’Ally. « Vous avez une belle voix, magnifique vraiment. Je vous assure. », il lui tendit aussi sa carte en riant et haussait les épaules… se disant que parfois il pouvait tomber sur des charmantes personnes. « Je vous laisse les tourtereaux… vous formez un beau couple et grand vie à l’amour. L’amour est parmi nous. », fit-il ironiquement comme il n’était pas vraiment le grand pote de l’amour mais il ne savait pas non plus que c’était un couple à vrai dire. C'est alors que le feu rouge devenait vert et que la suivant voiture y passait.

La jeune femme, Ally puisqu'elle s'était présentée accepta qu'il la reconduise après tout il n'était plus à un détour près et sa remarque le fit rire brièvement, elle avait l'air moins gêné et s'était tout aussi bien. Rien de pire que d'être entouré du silence causé par la gêne, surtout quand on est en voiture. Vous savez le genre silence, le moment où l'on dit "un ange passe" sauf qu'il n'y a même pas un bruissement d'ailes. Si Owen était quelqu'un de serviable s'était grâce à l'éducation que lui avait donné ses parents, il avait été élevé avec certaines valeurs et s'appliquait à les respecter. Il était issu d'une famille modeste et bien qu'il aurait été impensable d'accepter de l'aide d'un inconnu, il savait que se montrer généreux pouvait s'avérer bénéfique. « Je suis comme ça, c'est dans ma nature. Et puis je n'aime pas vraiment la manière qu'ils ont de traiter les gens qui ont du mal à payer ou bien qui font une erreur. Bosser comme caissière n'est surement pas très drôle mais les temps sont durs pour tout le monde. » Ou presque tout le monde pensa-t-il, bien placé pour savoir que certains n'étaient pas vraiment concerné par cette fameuse crise qui provoquait le désarrois de tant de personnes. Owen adressa un bref sourire à Ally avant de démarrer « On peut parfois être surpris par des inconnus, mais aussi par ses amis dans des bons comme des mauvais sens! ».

Il pris la direction qu'elle lui indiquait et tout en restant concentré sur la route lui répondait « Je travaille dans l'évènementiel dans un des casinos de la ville. » il allait poursuivre en s'arrêtant à un feu rouge mais un laveur de vitre à l'attitude enjouée les aborda, il n'était vraiment pas fan de ce genre de pratique où on vous demande si le service vous intéresse mais qu'on ne vous laisse pas le temps de décider et le plus souvent ça le gonflait vraiment, mais il fût surpris quand le type en question sembla reconnaître Ally qu'il complimenta pour son spectacle, Owen en conclu donc que s'était une artiste, ça ne l'étonnait pas tellement elle dégageait quelque chose qu'il ne pouvait expliquer, mais elle attirait l'attention. Un peu pris de court il pris la carte que lui tendait le jeune homme « J'espère bien ne jamais avoir à vous appeler mais merci quand même! ». Le feu repassa rapidement au vert et Owen ne prit pas le temps de dire qu'il n'était pas un couple, non au lieu de ça il riait « On voit vraiment de tout à Vegas! J'ai toujours vécu ici mais j'arrive toujours à être étonné de certaine chose. ». A mesure qu'elle le guidait il compris rapidement qu'elle habitait dans un quartier très modeste de la ville, il le savait bien ayant lui même grandit dans un de ces quartiers.

Il repensait aux derniers mots du blondinet et riant encore « Ce type à au moins pour lui qu'il met de bonne humeur, c'est rare pour quelqu'un qui lave des vitres de voiture, ça a plutôt tendance à agacer d'habitude. » mais il était fort probable que s'il n'avait pas été en compagnie d'Ally cet énergumène aurait énerver Owen. Profitant de ce que le laveur de pare brise avait insinué il reprit la conversation « Si j'ai bien compris vous êtes artiste? Vous chanter c'est ça? » et en bon organisateur d'évènement qu'il était, il réfléchissait à la possibilité de lui proposer de venir au Caesar pour chanter au bar ou dans un des restaurant, après un petit test bien entendu. S'était sans doute un peu précipité de lui en parler tout de suite, mais elle lui devait un café donc ils seraient amenés à se revoir. « Et vous vous produisez où? » il était loin d'imaginer que la question n'était pas à poser, mais ça n'était pas marqué sur le front de la jeune femme qu'elle bossait comme stripteaseuse.

[Désolé pour le temps que j'ai mis à répondre...]

Ally acquiesça à ce que venait de dire Owen. Cependant, elle ne put s’empêcher de penser que cette caissière faisait juste son travail. Elle n’allait quand même pas la laisser partir alors qu’elle n’avait pas payé l’entièreté de ce qu’elle avait acheté. Elle aurait pu avoir de sérieux problèmes et elle n’allait quand même pas risquer sa peau pour elle. Si la situation avait été inversée, la blondinette était persuadée qu’elle aurait agi exactement de la même manière. Elle haussa les épaules. Au moins, cela voulait dire qu’Owen avait compris sa situation financière. Même si elle était assez gênée, elle ne chercha pas à l’envoyer sur une autre piste. Cela n’aurait servi à rien. Heureusement pour elle, ils changèrent de sujet et commencèrent à parler du travail du jeune homme. Il lui annonça qu’il travaillait dans un casino. « ça doit être passionnant ! Moi je n’ai jamais mis les pieds au casino de ma vie. Vous travaillez dans lequel ? » En effet, même si Ally n’avait pas vraiment les moyens d’en fréquenter, elle les connaissait tous tant elle bavait toujours sur leur porte d’entrée. Ces casinos étaient comme des sortes de temples dans lesquels elle n’aurait jamais le privilège d’entrer. Toutefois, ça ne la dérangeait pas trop même si venir à Vegas sans jouer au casino était un peu un crime pour certains. Elle préférait mettre le peu d’argent qu’elle avait en sécurité plutôt que de le perdre bêtement au jeu. Lorsqu’elle ouvrit la bouche pour parler, elle vit qu’un laveur de vitre arrivait vers eux profitant du feu rouge. Souriante, elle le trouva plutôt à son goût. En vérité, Ally avait toujours de la peine pour les gens comme lui, forcé à travailler toute la journée pour se faire insulter et pour ne gagner que quelques dollars. Dans ces occasions, elle se rappelait qu’il y avait des gens dans des situations bien pires qu’elle. Certes, son métier n’était pas très reluisant mais, au moins, il était encore bien payé. Lorsque cet homme parla de son spectacle, elle se renfrogna. Elle espérait de toute ses forces qu’il n’allait pas vendre la mèche tout en se demandant comment il avait fait pour la reconnaître. Elle pensa qu’elle l’avait mal jugé, qu’en fait, il était un pervers jusqu’à ce qu’il parle de sa voix. Rassurée, elle prit sa carte avec plaisir et se promit de le rappeler ne serait-ce que pour lui offrir un repas. Ally était une femme qui adorait s’occuper d’hommes « blessés » et les prendre sous son aile même si elle n’avait pas beaucoup de moyens. Lorsqu’il parla d’amour, elle ne put s’empêcher de rire mais elle ne chercha pas à dire qu’il faisait fausse route. De toute façon, la voiture redémarra bien vite.

Elle se tourna vers Owen lorsqu’il parla et esquissa un sourire. « Moi, je suis ici depuis quelques années seulement mais c’est vrai que les gens sont fous à Vegas » Elle repensa avec amusement à toutes les personnes excentriques qu’elle avait croisé. Que ce soit leur look, leur attitude ou leurs exigences, ils avaient le don de se faire remarquer parfois. Toutefois, son rire fut coupé lorsqu’il parla de son métier. A ce moment là, Ally fit ce qu’elle faisait toujours, elle déforma la réalité tout en ne mentant pas franchement non plus. « Oui, je suis chanteuse mais disons que c’est un peu compliqué de trouver un emploi à Vegas alors, parfois, on est obligé de prendre ce qui nous tombe sous la main sans faire la difficile » dit-elle en souriant et en haussant les épaules. Elle se rendit compte qu’elle en avait déjà trop dit mais, finalement, si même un laveur de vitres la reconnaissait, à quoi ça servait d’encore cacher son métier ? « Je travaille dans un bar de strip-tease … » dit-elle en baissant légèrement les yeux. Elle ne savait pas comment il allait réagir mais, en tous cas, au fond d’elle, elle savait qu’elle était une fille bien malgré tout et cela la rassura. Un silence gêné s’installa mais, bien vite, elle reprit la parole lorsqu’elle vit qu’ils arrivaient près de son appartement. « Je suppose que vous n’avez jamais dû mettre les pieds dans ce quartier de la ville. D’habitude les gens ne connaissent pas trop le coin » dit-elle en souriant. Elle était loin de s’imaginer qu’il y avait vécu une partie de sa vie. Ils roulèrent encore quelques minutes et, finalement, ils arrivèrent dans sa rue. Toussotant légèrement, elle lui annonça qu’elle était arrivée. Spontanément, elle tint à se justifier. « Ce n’est pas bien grand mais vu que je suis toute seule ça me dérange pas » Elle sortit de la voiture et alla récupérer ses sacs de course dans le coffre du véhicule. Ensuite, elle se dirigea vers la fenêtre du conducteur et l’invita à entrer. « Je ne sais pas si vous êtes vraiment pressé mais, si vous voulez, vous pouvez entrer quelques minutes. Je tiens vraiment à vous remercier. Je pourrais vous offrir quelque chose à manger » dit-elle avec un grand sourire. Après tout, il lui avait payé ses courses, elle pouvait bien lui préparer un repas. Elle resta penchée à sa fenêtre le temps qu’il prenne sa décision.