Marshmallow&Carlyn

« Parfois on peut facilement avoir l’impression d’être le seul à ne pas avoir ce qu’on veut, le seul à ne pas être heureux. Mais cette impression est fausse. Il suffit de tenir encore un peu, de trouver le courage d’affronter le monde encore une journée pour que quelqu’un ou quelque chose vienne tout arranger. Parce qu’on a tous besoin d’aide, de temps en temps. On a tous besoin que quelqu’un nous rappelle combien la musique du monde est belle. Et que la vie ne sera pas toujours ce qu’elle est. »

14 juillet 2011. 4h30.
Graceland Wedding Chapel.

Deux personnes venaient d’entrer dans la chapelle, complètement saoul. Il ne leur fallait plus qu’un prête pour permettre à leur idée de voir entièrement et concrètement le jour. D’un délire commun qui avait débuté quelques heures plus tôt, l’un d’entre eux avait formulé le vœu de se marier et c’était exactement ce qu’ils étaient sur le point de faire. L’attente n’avait pas été bien longue, une fois arrivée, ils leur avaient simplement fallu inscrire leur deux noms sur un registre et de faire sagement la queue. N’étant très certainement ni les premiers de la soirée, ni les derniers à se marier sous les effets de l’alcool alors qu’ils ne se connaissaient même pas. Et c’était exactement le problème dans l’histoire, ils ne se connaissaient pas et ce soir-là, Carlyn n’aurait jamais pu envisager que Marshall refuserait de signer les papiers de l’annulation du mariage. Jamais elle n’aurait pu deviner que cette idée marrante en soit allée devenir son pire cauchemar lorsque le voile sur cette soirée serait levé. Si on avait eu le temps de la prévenir, peut être n’aurait-elle jamais répondu « oui » à la question « - Acceptez-vous de prendre pour époux, Marshall Dwayne Hartley ici présent, de l’aimer, le protéger, le chérir, le soutenir dans la joie comme dans le malheur, dans la richesse comme dans la pauvreté, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que la mort vous sépare ? » qui avait lié sa vie à celle de Marshall pour une durée encore indéterminée.

De son côté, Marshall était incapable de se souvenir pourquoi il avait répondu la même réponse à cette même question puisqu’on ne pouvait pas vraiment dire qu’il rêvait de se marier depuis sa tendre enfance. C’était même une des choses qu’il portait en horreur, comme le fait d’avoir des enfants ou de se retrouver en compagnie d’un pékinois. L’amour véritable qui vous liait à jamais à une seule personne, selon lui, n’existait pas. C’était des conneries, des illusions dont il valait mieux se débarrasser au plus tôt pour éviter d’en souffrir dans le futur. Mais ce soir-là, il avait pourtant laissé tomber ses convictions sous l’effet de l’alcool et s’était bien marié face à Elvis à une jeune inconnue. Et l’ironie du sort avait fait qu’il ne se rappelait même plus avoir prononcé ses mots et encore moins du restant de la nuit qui avait suivie. En revanche, s’il se souvenait bien d’une chose depuis peu, c’était d’avoir vomi à la sortie de la chapelle, une action qui lui ressemblait plus et qui lui faisait moins horreur que les autres.

02 août 2011. 19h30.
Hall du Caesar.

C’était finalement cette soirée qui l’avait amené à se retrouver dans le hall du Caesar Palace. En effet, Marshall avait appris récemment, par une source sûre, que la jeune femme travaillait dans cet endroit en tant qu’hôtesse. Immédiatement, l’idée de venir la rencontrer et de se faire passer pour un client lui avait semblé être un moyen intéressant pour s’accorder les faveurs de la jeune femme gratuitement. Il n’avait jamais été très coopérant pour offrir de l’argent à n’importe qui, et restait assez réservé sur le nombre de 0 qu’il devrait accumuler sur les chèques qu’ils devraient donnés à Carlyn par la suite, en échange de son silence et de sa comédie. Mais il ne s’inquiétait pas plus que cela, parce qu’il savait que cette comédie ne durerait pas des années, et il comptait bien profiter de cette ouverture, pour s’amuser et profiter de la vie comme il avait l’habitude de le faire. Il n’avait aucune envie de réfléchir et de s’apitoyer sur son sort ou celui de Carlyn, parce qu’il n’y avait pas mort d’hommes et que tous les deux y trouvaient leur compte finalement. Elle recevait de l’argent pendant que lui, énervait son père. C’était un bon compromis, et celui-ci l’amusait énormément. Amusement trahit par un sourire non dissimulé, alors qu’il franchissait les portes du hall du casino, habillé à la manière d’un Blue Brother si on en excluait le chapeau, et les lunettes.

Accostant ainsi, un portier, il se présenta sous le nom de Marcus, un pseudonyme qui lui donnerait au moins la chance d’apercevoir la réaction de Carlyn lorsqu’elle le croiserait et qu’elle comprendrait qu’elle devrait le supporter toute la soirée. En effet, Marshall avait pris soin de réserver les services de la jeune femme pendant la soirée entière, et avait catégoriquement refusé qu’on lui offre les services d’une autre personne. Il la voulait à ses petits soins et il était impatient de pouvoir pousser le bouchon un peu trop loin. Remerciant alors le portier qui prévenait la jeune femme, Marshall admira la beauté du casino, qui n’était certainement égalé par aucuns autres casinos de la ville. Chic, élégant, il ne cherchait pas à s’imposer comme le Bellagio cherchait à le faire dans la ville, étant connu pour être un des plus luxueux de Las Vegas. Mais sa réflexion fut stoppée lorsque Marshall croisa le regard de la jeune femme.

S’approchant alors, il lui adressa un sourire ravi sur le visage, ne cherchant pour l’instant pas à révéler son identité d’un soir. « - Bonsoir chérie, je peux te parler ? » Il avait un ton posé et calme, qui prouvait que rien n’arriverait à le déstabiliser pour l’instant, il avait le contrôle de la situation une fois de plus, et il comptait bien le garder pour éviter de prouver une fois de plus, un de ses fameux dictons comme « l’arroseur arrosé » ou « Fut pris qui croyez prendre. » Il était sûr de lui, tout en restant pourtant méfiant afin de pouvoir contrattaquer au moindre obstacle qui viendrait se poser sur sa route, et sur son occupation de la soirée. Laissant ainsi un blanc stratégique, il regarda autour de lui et esquissa un sourire qui lui donnait l’air crétin mais pas pour autant moins charmant. « - Quoique, je dois surement déranger tes plans pour la soirée, ou peut être pas finalement. Je me présente, Marcus, milliardaire célibataire venant tout droit de New York pour passer une soirée accompagnée par la plus belle des hôtesses de cet endroit. Carlyn, je présume ? » Et pour en rajouter un peu plus dans cette nouvelle mascarade, il lui tendit la main poliment.

Niccolo Tammaseo a dit : « Le mariage est comme la mort, peu de gens y arrivent préparés. » Autant dire que le proverbe, aux yeux de Carlyn collait parfaitement à la situation dans laquelle elle s'était mise, seule. Si vous lui aviez demandé si un jour elle se retrouverait mariée, vous receviez rapidement la réponse : c'était hors de question. Pour elle, le mariage n'était qu'un bout de papier et des paroles en l'air lancé par deux personnes totalement folles qui désiraient gâcher leurs vies. Mais, Vegas ce n'est pas Wichita et les folies qu'elle avait eu dans le Kansas n'avait jamais eu de telles conséquences dans le Nevada. Elle avait ardemment espéré que Marshall, avec qui elle avait eu la folie de se marier un soir de beuverie devant un Elvis mal fagoté, signerait les papiers de divorce et que chacun pourrait vivre sa vie sans se soucier de l'autre. Elle était d'ailleurs tombée de haut quand cet imbécile avait jugé bon de revenir sur sa décision et, même si elle y trouvait son compte quelque part, étant donné qu'elle était payée pour jouer la comédie, elle était loin d'apprécier la situation et n'allait pas se priver de pourrir la vie de son cher mari par pure vengeance - et aussi dans l'espoir un peu fou qu'il lâcherait l'affaire plus rapidement qu'il n'y pensait. Mais, il fallait l'avouer, Marshall était également un joueur hors pair qui savait la mettre hors d'elle, à croire qu'elle avait trouvé un adversaire à sa taille. Parfois, elle en venait à se dire que si Jules voyait tout ce qui se passait, elle serait surement fière de sa meilleure amie. Au moins, elle n'avait pas perdue sans folie pour s'être laissé embarquer dans une telle situation.

Par chance, ne travaillant pas au même casino que Marshall, elle avait le loisir de ne pas le voir trop fréquemment, ce qui lui évitait sans nul doute diverses tentatives de meurtres qui auraient fini par aboutir. Bien qu'à y penser, elle était plus du genre à torturer. Arrivant au Caesar Palace pour sa soirée de boulot aux alentours de dix-huit heures trente, prête à servir des clients aux commentaires acerbes ou déplacés avec des demandes plus farfelues les unes que les autres. « Carlyn ? Ou tu vas ? » Instantanément, elle se retourna, fronçant les sourcils. Cette femme était idiote ou il y avait un piège dans sa question ? Levant les yeux vers la pendule, elle la pointa du doigt. « Bein, je travaille. Il y a mon client d'hier qui est encore là et ... » La femme en face d'elle secoua les mains avec empressement, comme si elle venait de dire la plus grosse bêtise au monde. « Non, tu as un autre client à gérer ce soir. Il débarque de New-York, un milliardaire. En fait, il a demandé à ce que tu t'occupes que de lui. Il s'appelle Marcus. » Arquant un léger sourcil en direction de la jeune femme, elle ne répondit pas. Encore un mec grassouillet plein aux as qui venait lui gâcher sa soirée. Soupirant discrètement, elle hocha la tête.

Restant dans la hall du Caesar Palace, attendant son client possessif à souhait, elle soupira d'irritation en voyant celui qui venait d'entrer dans le casino. « Pourquoi il vient là lui ? » Fut sa première pensée. Rien que son sourire enjôleur l'amenait a pensé qu'il avait une idée derrière la tête et que, forcement, ça ne lui plairait. « Bonsoir chérie, je peux te parler ? » Carlyn tenta de ne pas afficher un air excédé, préférant sourire comme si elle était ravie de le voir, secouant doucement la tête, elle s'apprêta à lui répondre qu'elle attendait son client du soir avant qu'il ne reprenne la parole, au plus grand déplaisir de Carlyn. « Quoique, je dois surement déranger tes plans pour la soirée, ou peut être pas finalement. Je me présente, Marcus, milliardaire célibataire venant tout droit de New York pour passer une soirée accompagnée par la plus belle des hôtesses de cet endroit. Carlyn, je présume ? » Gardant un sourire légèrement niais sur le visage, afin de ne pas lui laisser le plaisir de savourer le désarroi devant lequel elle se trouvait actuellement, elle empoigna sa main, reprenant contenance sans lâcher son sourire. C'était donc ça, son idée, lui pourrir la soirée par plaisir ? Soit. Mais, il était hors de question qu'elle se laisse faire et ça, il devait bien s'en douter. « Oui, Carlyn. C'est étrange, vous êtes exactement comme je l'imaginais Marcus, légèrement grassouillet plein aux as et vraiment chiant. Quel hasard ! » Son sourire se fit plus franc, légèrement amusé sans pour autant crier victoire, elle ne comptait pas être poli avec lui, tout du moins, pas lorsque personne ne pouvaient les entendre, ce qu'elle avait préalablement vérifié de façon furtive. Jetant un coup d'oeil a sa collègue avec qui elle avait parlé quelques temps avant, elle lui sourit, signe que c'était le fameux client. « Vous avez besoin de quelque chose ? » Simple formule de politesse obligatoire. Et l'espoir vain qu'il lui demande de le frapper la saisie. Dommage qu'il ne le fasse pas, ça l'aurait vraiment détendu. Gardant son sourire, elle attendit une réponse, la soirée allait être moins calme qu'elle ne l'avait pensé, rien que le fait de devoir le supporter durant ce laps de temps l'exaspérait d'avance.

Marshmallow&Carlyn

« Parfois on peut facilement avoir l’impression d’être le seul à ne pas avoir ce qu’on veut, le seul à ne pas être heureux. Mais cette impression est fausse. Il suffit de tenir encore un peu, de trouver le courage d’affronter le monde encore une journée pour que quelqu’un ou quelque chose vienne tout arranger. Parce qu’on a tous besoin d’aide, de temps en temps. On a tous besoin que quelqu’un nous rappelle combien la musique du monde est belle. Et que la vie ne sera pas toujours ce qu’elle est. »

La soirée s’apprêtait à prendre un tournant intéressant. Du moins, c’était ce que venait de penser Marshall alors que la jeune femme empoignait sa main avec une nonchalance sans pareil. Souriante, égale à elle-même, il arrivait à sentir que la tension entre eux restait palpable, et il était persuadé qu’elle l’aurait frappé sans aucune hésitation si il lui avait demandé avec la plus grande gentillesse du monde. Gardant ainsi sa main dans la sienne qu’il secouait lentement dans le vide, il s’autorisa à pousser un peu plus le vice de sa mascarade et à déposer un doux baiser sur sa main, s’autorisant ainsi à ne pas lâcher son regard pour bien lui montrer tout le plaisir qu’il ressentait à venir l’ennuyer sur son lieu de travail. Un plaisir sans pareil. Un plaisir qui prouvait bien qu’il adorait ce sentiment de toute puissance face à elle. « - Oui, Carlyn. C'est étrange, vous êtes exactement comme je l'imaginais Marcus, légèrement grassouillet plein aux as et vraiment chiant. Quel hasard ! » Sur ces mots, Marshall s’autorisa à lâcher sa main et à lâcher un petit rire assez sonore, bien décidé à ne pas lui laisser gagner cette manche. A vrai dire, il était en pleine connaissance de ses moyens et il savait pertinemment que Carlyn allait en baver pour le faire sortir de ses gonds. Mais ce petit jeu l’amusait d’autant plus et il attendait le moment idéal pour lâcher ses cartes et découvrir le jeu qu’il avait en main. C’était un peu comme une partie de poker entre eux, et cette simple idée fit rire d’autant plus Marshall, parce que pour lui, les parties de poker ne se jouaient rarement sans des vêtements en moins. « - Enchanté. »

L’ironie était de pair alors que Marshall continuait à détailler en silence Carlyn, dont le mouvement de tête vers sa collègue lui avait légèrement paru suspicieux. Mais il n’y avait pas vraiment fait attention, trop attirer par son regard vert émeraude, avec une légère touche doré proche de son iris qui lui donnait une profondeur sans pareil. Décidément, il restait toujours autant mystérieux à ses yeux même après deux semaines de mariage, et ne laissait toujours rien paraitre. Mais s’il avait bien compris une chose sur Carlyn, c’était qu’elle restait un mystère à elle toute seule et qu’elle ne laisserait rien paraitre à moins d’y être forcée. Un mystère dont il souhaitait posséder la clé par simple curiosité. Après tout, quel enfant digne de ce nom ne désirait pas découvrir le secret de la procréation, ou encore de la petite souris. La curiosité restait enfouie en chacun de nous, et Marshall n’échappait pas à cette règle. Il avait juste des moyens différents pour la mettre en œuvre, et utiliser surtout son sens aigu de l’observation, plus que la parole pour poser des questions dont il ne recevrait comme réponse que des mensonges.

A sa question « - Vous avez besoin de quelque chose ? », Marshall prit un air légèrement hautain et posa son regard en direction de sa collègue. « - Le voyage a été un peu long. J’aimerais beaucoup me désaltérer, et je pense que votre hôtel a les moyens de parvenir à ma requête. » Il connaissait les manigances des casinos, et il savait aussi que le client était roi, et que chacun de ses désirs devaient être assouvis à la règle sans le contrarier pour être certain qu’il viendrait à dépenser un peu d’argent. Une règle en or qu’il lui avait toujours paru un peu absurde, mais dont il comptait bien se servir ce soir, alors que la soirée commençait à battre son plein et que les clients commençaient à débarquer. « - Vous comprendrez donc que j’aimerais me retrouver dans un endroit légèrement plus calme en votre compagnie, histoire de me ressourcer et de pouvoir parler tranquillement des bienfaits de ce casino. » Appuyant ses mots avec des gestes de main digne d’un milliardaire, il laissait bien transparaitre dans sa voix, le foutage de gueule qu’il était entrain de mettre en place, et l’amusement qu’il continuait de ressentir face à la position de faiblesse dans laquelle elle se trouvait. Puis ne voyant toujours réaction de sa part, il se plaça à ses côtés et lui tendit le bras, prêt à se laisser guider vers cet endroit plus calme, comme il en avait fait la demande. Puis, pour en rajouter légèrement plus dans sa comédie, il se pencha à son oreille et murmura, par simple envie de lui rappeler le lien qui les unissait à présent. «- Dépêche toi mon sucre d’orge, l’heure tourne.»

Avez-vous déjà ressentie cette impression soudaine d'infériorité ? Que vous aviez auparavant toujours un minimum de contrôle et que, d'un coup d'un seul, vous ne pouviez plus rien faire. La situation dans laquelle se trouvait présentement Carlyn exprimait ce sentiment là. Il fallait bien l'avouer, Marshall était un joueur hors-pair et cette fois-ci, l'idée qu'il avait eut surpassait les petits coups bas qu'ils s'étaient auparavant envoyés. En une seule soirée il pouvait se moquer d'elle ouvertement tout en gardant le contrôle sur se qu'elle allait faire parce qu'il savait fort bien qu'elle ne ferait pas de bourde à son boulot, elle avait bien trop besoin d'argent. Ce qui l'embêtait surement le plus, c'est qu'il avait toujours plus de contrôle qu'elle sur les évènements, pas forcement parce qu'il était plus malin mais, surtout parce qu'il avait plus de moyen pour la manipuler à souhait. C'était d'ailleurs franchement humiliant pour elle, même si elle n'en montrait rien. Le rire qu'il lâcha légèrement eut le don de l'irriter, bien que son visage ne l'exprimait pas. Marshall était un cauchemars vivant, un genre d'homme séduisant et séducteur qui en cachait plus qu'on ne pensait derrière sa belle gueule. Carlyn, depuis les dernières semaines s'étaient régulièrement trouvée idiote d'avoir bu ce soir-là ou tout du moins d'avoir bu et ensuite d'avoir passé la soirée avec lui. Elle avait beau être une séductrice, elle était vraiment tombée mal, marié à un mec refusant de signer des papiers de divorce, la payant pour qu'elle joue le jeu et lui pourrissant la vie. Dernière point qu'elle tentait de lui rendre avec plus ou moins de brio. Lui qui ne gardait que trop son self-contrôle lui rendait la tâche compliqué pour ne serait-ce qu'entrevoir un visage décomposé. Mais, elle était déterminée. « Enchanté. » Enchanté ? Idiot ! Elle l'aurait volontiers expédié dans le Bellagio a coup de pied dans l'arrière-train si elle l'avait pu. Ce qui l'énervait d'autant plus, car elle était pieds et poings liés, se trouvant au Caesar Palace pendant ses heures de travail. Elle cilla pas lorsqu'il la détailla en silence, s'il voulait passer la soirée ici à ne rien dire, libre à lui, ses paroles n'ennuieraient pas elle au moins. Parler peu, réagir quand il le fallait et ne pas perdre son self-contrôle. Tout irait bien.

Carlyn ne saisissait pas vraiment pourquoi il la détaillait comme ça, peut-être pour la gêner ? Même si ce n'était pas le genre de chose qui l'embêtait. Mais, le silence s'installant, elle commença à le regarder à son tour, attendant qu'il daigne avoir une quelconque réaction signalant qu'il était prêt à poursuivre la soirée. Plus vite ils bougeraient, plus vite elle bosserait, plus vite il paierait. L'optimiste habituel qu'elle s'évertuait à avoir constamment l'empêchait de trop s'énerver face à Marshall. Finissant tout de même par lui demander s'il avait besoin de quelque chose, elle se retint de lever les yeux au ciel face à l'air hautain qu'il utilisa pour lui répondre. « Le voyage a été un peu long. J’aimerais beaucoup me désaltérer, et je pense que votre hôtel a les moyens de parvenir à ma requête. » Carlyn ne répondit pas, attendant qu'il exprime plus précisément se qu'il attendait, elle n'était pas télépathe. Par contre, le fait qu'il laisse un léger blanc avant de reprendre ne présageait, à ses yeux, rien de réellement bon. D'autant plus qu'en tant qu'hôtesse, elle devait répondre aux demandes les plus folles des clients dont elle devait s'occuper. « Vous comprendrez donc que j’aimerais me retrouver dans un endroit légèrement plus calme en votre compagnie, histoire de me ressourcer et de pouvoir parler tranquillement des bienfaits de ce casino. » Hochant la tête avec un sourire des plus serines, elle fronça son nez de façon imperceptible percevant l'amusement qu'il ressentait à être au dessus d'elle pour cette soirée qu'il avait de toute évidence planifié avec soin. Grimaçant légèrement, elle se retint de soupirer, les clients qui ne disait pas se qu'il voulait clairement, ça l'énervait un peu. Prenant à contrecœur le bras qu'elle lui tendait, plus par politesse, étant donné qu'elle le ferait avec tout les clients assez sympathique, que par envie. Elle le conduisit vers l'un des seuls lieux réellement calme du Caesar, ne chambre, autant le faire payer un maximum et puis, c'était toujours plus calme que le bar ou elle avait d'abords songé l'emmener. «- Dépêche toi mon sucre d’orge, l’heure tourne.» Évitant de soupirer et tournant la tête vers lui avec un sourire idiot sur les lèvres elle tira avec empressement sur son bras sans se soucier des droits qu'elle avait présentement sachant que se n'était pas professionnel.

L'air faussement enjoué qu'elle afficha lorsqu'elle fit entrer Marshall dans la chambre exprimait bien l'état d'exaspération dans lequel Carlyn se trouvait. S'adossant à la porte qu'elle venait tout juste de fermer, elle croisa les bras sur sa poitrine et dévisagea un instant le jeune homme, se maudissant une nouvelle fois d'avoir trop bu le soir de leur rencontre. Si elle avait su ou tout cela la mènerait, il était clair qu'aussi séduisant qu'il pouvait être, car elle ne se voilait pas non plus la face et avouait qu'il était loin d'être horrible à regarder, elle n'aurait pas fait cette erreur. « Tu t'ennuyais pour venir me voir Marshall ? » Attendant une quelconque réaction de sa part, elle s'avança vers le mini bar et y sortit une bouteille de whisky et deux verres. Donnant le premier celui-ci, elle patienta encore un peu, pour obtenir une quelconque réponse avant de décidé qu'elle ne le laisserait pas gagner et lui gâcher sa soirée. « Alors, Marcus, vous vouliez parler du casino ? Le Caesar Palace est un grand casino, plus de trois milles chambre, salle sport, plusieurs espaces extérieurs, le casino a disposition ainsi le night club, le bar, un tour par les boutiques et les galeries si vous en avez envie et tout un personnel pour subvenir à vos besoin. » Carlyn avait parlé assez vide, pour ne pas qu'il est le temps de dire quoique se soit, avalant par la suite son verre de whisky d'une traite. A bien y réfléchir, ça non plus ce n'était pas très professionnel, mais, à ses yeux se n'étaient que Marshall. Pas besoin de trop en faire. « Une information particulière que vous aimeriez avoir à propos du Caesar ?  » Son sourire restait figée sur ses lèvres et malgré ça, elle se demandait se qu'il comptait faire de cette soirée, le temps menaçait d'être long, du moins à ses yeux à elle.

Marshmallow&Carlyn

« Parfois on peut facilement avoir l’impression d’être le seul à ne pas avoir ce qu’on veut, le seul à ne pas être heureux. Mais cette impression est fausse. Il suffit de tenir encore un peu, de trouver le courage d’affronter le monde encore une journée pour que quelqu’un ou quelque chose vienne tout arranger. Parce qu’on a tous besoin d’aide, de temps en temps. On a tous besoin que quelqu’un nous rappelle combien la musique du monde est belle. Et que la vie ne sera pas toujours ce qu’elle est. »

L’engrenage était lancé, le jeu pouvait commencer. Un divertissement comme un autre qui permettrait à Marshall sans nul doute possible de passer une bonne soirée. Pour faire simple, ce jeu ne comportait qu’une seule et unique règle : jouer le jeu. Tous les coups bas étaient alors permis dans la mesure du raisonnable, et ne vous demandez juste qu’un zeste d’imagination. Toutefois comme dans tout jeu qui se respecte, le seul hic restait qu’une seule des deux personnes pouvait avoir l’avantage dans chaque manche, et les retournements de situation restaient assez rares, ce qui faisait donc penser à Marshall qu’il aurait l’avantage tout au long de la soirée. Du moins, c’était ce qu’il pensait avant de se faire surprendre lorsque Carlyn l’entraina dans une chambre de l’hôtel. Dans son esprit, il avait plus pensé se retrouver adossé contre un bar, mais ce n’était pas plus mal au fond. Calme. Intimiste. L’endroit réunissait les conditions idéales pour parler tranquillement « affaires ». De plus, Marshall n’avait aucunement l’intention de passer toute sa soirée dans la pièce, et comptait bien mettre à exécution les différents rebondissements qu’ils avaient prévu de mettre en œuvre pour parfaire cette mascarade. Il jeta donc à coup d’œil rapide à sa montre lorsque Carlyn reprit la parole, et s’avança vers la baie vitrée de la chambre qui offrait une vue implacable sur une grande partie de Vegas. Et au fond, il ne préférait même pas imaginer le prix de cette suite, mais il n’en ferait pas mention parce qu’il savait que cela lui ferait trop plaisir. « - Tu t'ennuyais pour venir me voir Marshall ? »

Est ce que l’ennui avait été la raison de sa venue au Caesar Palace? Non. Il était plus venu dans le but de passer une bonne soirée et de s’accorder les faveurs de la jeune femme sans trop dépenser d’argent. Mais en aucun cas, l’ennui n’avait interféré dans sa décision. L’envie de la voir en revanche, peut être un peu. « - Je … » Il tenta de répondre mais il n’en eut pas le temps puisque Carlyn reprit assez rapidement la parole. Attrapant tout de même le verre de whisky qu’elle lui tendit, il se contenta de la remercier à l’aide d’un sourire. « - Alors, Marcus, vous vouliez parler du casino ? Le Caesar Palace est un grand casino, plus de trois milles chambre, salle sport, plusieurs espaces extérieurs, le casino a disposition ainsi le night club, le bar, un tour par les boutiques et les galeries si vous en avez envie et tout un personnel pour subvenir à vos besoin. » Il devait bien avouer que Carlyn était une joueuse, et la voir jouer la comédie de cette manière l’amusait plus qu’autre chose. Il se contenta donc de sourire puisque la manière dont Carlyn venait de débiter son discours, lui montrait bien qu’elle n’avait pas envie de le laisser parler. Et il n’eut finalement pas vraiment tord de se taire, puisque la jeune femme reprit de nouveau la parole. « - Une information particulière que vous aimeriez avoir à propos du Caesar ? » A cette question, Marshall se contenta d’hausser un sourcil en buvant une gorgée de son whisky. Il nota d’ailleurs qu’elle n’avait pas choisi le moins cher, un Glenfiddich, un des meilleurs selon son expérience.

Se tournant vers la baie vitrée, Marshall huma donc le liquide jaunâtre dans son verre, avant de le secouer légèrement pour faire tenter les glaçons contre le verre. Il aimait bien faire durer le suspens parce qu’il avait pu noter que Carlyn n’aimait pas vraiment que le silence s’installe dans la pièce. Portant de nouveau son verre à ses lèvres, Marshall but de nouveau une gorgée de son verre, pour finalement se décider à reprendre la parole. « - Tu es toujours aussi pète-sec avec tes clients ? Non parce qu’un sourire sincère, je t’assure que ça fait toujours plaisir à celui que tu accueilles. Je devrais peut être en informer ta patronne… » Il fit de nouveau tourner son verre entre ses mains et lui fit de nouveau face. Sans grande surprise, un grand sourire de satisfaction ornait son visage pour bien lui faire comprendre de rester à sa place et ne pas commencer à le chercher où elle n’aurait aucun mal à le trouver. « - Pour répondre à ta question, j’aurais bien une information que j’aimerais connaître. Elle ne concerne pas vraiment le casino mais on dira que oui, tu es libre dimanche midi? Je ne vais pas t’en cacher la raison plus longtemps, j'ai envie d'apprendre officiellement notre union à ma famille. Je te rassure, j’aurais déjà mis Pearl au courant d’ici là, ça évitera d’accumuler l’effet de surprise. » Après avoir lâché sa bombe, il termina son verre et retourna prêt du minibar pour s’en resservir un verre. Il payait, alors autant consommait. « - Je trouve d’ailleurs que tu n’apprécies pas suffisamment l’arôme de ce whisky. » Une phrase sur le tas parmi une autre pour lui faire diriger légèrement le morceau. Mais comme elle, il ne la laissa pas en placer une, et reprit très rapidement la parole, en retournant se poster devant la baie vitrée. « - D’où la raison de ma venue, au fait, si tu n’avais pas compris. On est censé se connaître un minimum, histoire que mon père puisse y croire, et je te conseille de jouer le jeu puisque ton salaire, entre guillemets, sera défini à la fin de cette soirée précisément. Des questions ? »

Garde ton sang froid, Carlyn. Et elle avait beau se répéter inlassablement cette phrase, il était clair que la situation initiale lui échappant complètement la faisant chavirer totalement, même si elle n'en montrait rien. Ou tout du moins, très peu. Les situations qui la mettaient mal à l'aise avait tendance à vite l'énerver plutôt que de trop la gêné, ce qui expliquait sans doute la façon assez vive et sec dont elle s'adressait à l'énergumène lui servant de mari. Carlyn servait pertinemment que dans le jeu de Marshall elle était le jouet et ça lui déplaisait fortement, elle avait beau l'embêter comme elle le pouvait, il était tout de même peu fréquent qu'elle parvienne à lui faire perdre pied et il était clair également que les papiers de divorce qu'elle gardait toujours dans son sac au cas ou il décide d'un geste fou, de les signer, ne viendrait pas dans les prochains jours même avec tout les espoirs du monde. Mais, elle persévérait quand même, gardait toujours un semblant d'espoir en se disant qu'il finirait pas trouver un autre jouet ou alors qu'il tomberait amoureux, pourquoi pas ? Certes, d'après se qu'elle en savait, ce n'était pas trop le genre de Marshall mais, comme lui répétait toujours Kacey, paraissait-il que ça vous tombait sur le coin du nez un jour sans qu'on le veuille. Il n'y avait plus qu'à croiser les doigts pour que ça lui arrive à lui et qu'il signe les papiers pour aller vivre sa vie d'oisillon amouraché avec une personne qui parvenait à le supporter. Dans tout les cas, la soirée à venir, aussi longtemps durerait-elle, lui permettrait au moins de gagner une somme d'argent conséquente, en tout les cas, c'est se qu'elle allait tenter de faire. C'était bien le but de son boulot, non ? Faire payer le client. Marshall était un client, aussi crétin puisse-t-il être.

Le « Je … » qu'il avait lancé entre deux des phrases de Carlyn ne lui était même pas parvenu jusqu'aux oreilles, trop préoccupée à le faire taire comme elle le pouvait. Et autant dire qu'au vue de la position d'infériorité dans laquelle elle se trouvait, elle n'avait que peu de moyens. La fin de sa tirade la laissa légèrement essoufflée tandis qu'elle gardait son regard fixé sur lui, se rendant soudainement compte de l'idiotie de la chose. Elle s'acharnait à tenter de l'ennuyer sans raison apparente, à bien y réfléchir, c'était seulement pour le faire sortir de ses gonds et qu'il signe les papiers de mariage. Mais, c'était une guerre vaine, se contenter de se qu'elle avait, elle jouait le jeu, gagnait de l'argent. Argent dont elle avait besoin. Elle aurait pu arrêter de ''s'amuser'' et faire l'actrice quand elle le devait, point. Peut-être que dans le fond ça l'amusait, qu'ils se pourrissent mutuellement la vie par simple plaisir. Même s'il y parvenait avec plus de facilité. Fronçant légèrement le nez, elle n'eut pas le temps de plus approfondir ses réflexions. « Tu es toujours aussi pète-sec avec tes clients ? Non parce qu’un sourire sincère, je t’assure que ça fait toujours plaisir à celui que tu accueilles. Je devrais peut être en informer ta patronne… » Crétin, crétin, crétin. Sa mâchoire se crispa légèrement tandis qu'elle continuait de sourire en l'insultant de tout les noms possible et inimaginable dans son esprit. Lui rappelant par la même occasion de retourner frapper sur le punching-ball pour se défouler. En était-il seulement capable ? D'aller se plaindre auprès de la patronne dans l'unique but de l'embêter ? « Non. Juste avec toi en fait. Mes autres clients sont pas mariés avec moi et ne demande pas à ce que je sois leur hôtesse parmi les autres juste par simple plaisir de m'embêter l'histoire d'une soirée et d'avoir le total contrôle. » Haussant légèrement l'une de ses épaules, Carlyn se détendit un peu, elle avait parlé d'un ton plutôt calme, ne comptant pas lui laisser le plaisir de la voir énervée, bien qu'elle n'était pas loin de vouloir l'étrangler, tout ça avec un sourire, bien entendu.

« Pour répondre à ta question, j’aurais bien une information que j’aimerais connaître. Elle ne concerne pas vraiment le casino mais on dira que oui, tu es libre dimanche midi? Je ne vais pas t’en cacher la raison plus longtemps, j'ai envie d'apprendre officiellement notre union à ma famille. Je te rassure, j’aurais déjà mis Pearl au courant d’ici là, ça évitera d’accumuler l’effet de surprise. » Sa gorge se noua soudainement et la première chose à laquelle elle pensa fut, « Bravo, il a gagné. » son visage fut vaguement déformé par une grimace éclair qui disparue aussi vite qu'elle était apparue. En revanche, le regard qu'elle lui lança était, malgré elle, remplie d'exaspération et d'irritation. D'autant plus à cause de sa dernière phrase. Comme si le fait que Pearl soit préalablement mise au courant changeait quelque chose. Ça devait la soulager peut-être ? Restant d'abords muette fasse à cette phrase, Carlyn le regarda se resservir un verre comme si se qu'il venait de balancer était tout à fait normal, similaire à un « bonjour. » de son point de vue, la situation était similaire à une belle farce, un truc simple à résumer, tenant en une bête phrase. « Salut, tu te souviens de moi ? On s'est marié en étant bourré. Enfin vu que t'es ma femme et que ça va fortement ennuyer mon père, je te garde sous la main et je te présente à eux. Ça va être cool, tu vas voir. » Inspirant calmement, aussi calme qu'elle puisse être toutefois, elle s'apprêta à répondre quand il reprit la parole. « Je trouve d’ailleurs que tu n’apprécies pas suffisamment l’arôme de ce whisky. » Carlyn fut légèrement déstabilisé par le changement de sujet auquel elle venait de faire face. C'était clairement passer du coq à l'âne. Et ça semblait l'amuser en plus, du moins, c'est l'impression qu'elle en avait en le voyant. « D’où la raison de ma venue, au fait, si tu n’avais pas compris. On est censé se connaître un minimum, histoire que mon père puisse y croire, et je te conseille de jouer le jeu puisque ton salaire, entre guillemets, sera défini à la fin de cette soirée précisément. Des questions ? » Ne cessant de le fixer tentant d'assimiler toutes les informations qui lui parvenaient par lot tout en essayant de ne pas se détacher de son sourire. Elle avait dut mal à comprendre pourquoi il avait perdu son temps à venir ici une soirée pour qu'ils se connaissent mieux afin qu'ils puissent chacun jouer correctement le jeu. Le téléphone, les e-mails, tant de choses qui évitait un déplacement. Ou alors, seulement le plaisir sadique de la voir en mauvaise posture le temps d'une soirée ? Possible le connaissant un minimum. « Admettons que je ne sois pas libre, je serais obligée d'annuler pas vrai ? Alors la question se pose pas vraiment. Mais bon, on va dire que tu voulais être poli. Je suis malheureusement libre dimanche midi. » S'asseyant à moitié sur l'une des tables présente dans la spacieuse chambre, elle ne bougea pas pendant un instant, jouer le comédie, c'était bien, le connaître pourquoi pas. Que lui la connaisse, ne serait-ce qu'un minimum, ça la gênait un peu plus. Parler d'elle, s'était loin d'être son fort. S'humectant les lèvres elle figea son regard par delà la baie vitrée. Retenant une grimace à l'entente du dit salaire, qui lui donnait la vague impression d'être une vulgaire prostituée. « A toi surtout de me dire se que tu attends. Je suppose que lui annoncé qu'on s'est mariés sous l'emprise de l'alcool ternira l'image du mariage heureux que tu tente d'envoyer à ta famille, je me trompe ? Quoique, moi ça me va de dire la vérité. Le mensonge c'est pas mon fort. » Carlyn haussa les épaules, bien que la vérité n'était visiblement plus d'actualité pour elle ses derniers temps, même si elle évitait le mensonge, préférant esquiver certaines questions. « Et puis, j'ai pas spécialement envie ''d'apprécier l'arôme du whisky'' au contraire, je le boirais bien cul-sec. Lâchez des bombes du genre, ça donne pas envie de renifler un verre. » Arquant un sourcil, elle se mit à frapper un rythme méconnu sur la table, du bout des ongles, réfléchissant aux informations qu'elle pouvait donner ou demander pour mener à bien cette mascarade. « Je suis née dans le Kansas, Wichita, je suis venue il y a trois ans. Je suis hôtesse mais je compte percer dans le mannequinat, point. Rien d'autre d'intéressant. » Simplicité même, occulter les détails important, énoncer seulement les grandes lignes, s'il voulait savoir d'autre chose, il le dira, s'était évident. Ne lui retournant pas la question, jugeant qu'il était assez intelligent pour réagir de lui-même. Son regard se baladait de la baie vitrée à Marshall, une grimace, tandis qu'il avait le dos tournée, vint se plaquer sur ses lèvres. La séduction habituelle dont laquelle Carlyn avait toujours usé avait eut raison d'elle il y a de cela quelques semaines. Le triste sort de l'arroseur arrosé. A croire que résister aux hommes un tant soit peu mignons s'étaient trop compliqués pour elle.

Marshmallow&Carlyn

« Parfois on peut facilement avoir l’impression d’être le seul à ne pas avoir ce qu’on veut, le seul à ne pas être heureux. Mais cette impression est fausse. Il suffit de tenir encore un peu, de trouver le courage d’affronter le monde encore une journée pour que quelqu’un ou quelque chose vienne tout arranger. Parce qu’on a tous besoin d’aide, de temps en temps. On a tous besoin que quelqu’un nous rappelle combien la musique du monde est belle. Et que la vie ne sera pas toujours ce qu’elle est. »
Les lèvres trempées dans son verre de whisky et le regard perdu sur les différentes enseignes éclairées de Vegas, Marshall pensait aux dernières semaines qui venaient de s’écouler avec une rapidité assez surprenante. Et alors qu’il ressassait les différents événements qui avaient pu avoir lieu en attendant que Carlyn se décide à reprendre la parole, une phrase de Joseph O’Connor lui vient en mémoire : « On a toujours le choix. Nous sommes même la somme de nos choix. » Une citation qui avait eu le don d’esquisser un sourire malicieux sur les lèvres de Marshall qui assumait justement chacun des choix qu’il avait pu prendre jusqu’à présent. Des choix qui l’avaient certes fait changer en parfait crétin, mais des choix qui lui permettaient de ne plus souffrir. C’était égoïste, malsain et à la limite de l’antipathique, mais Marshall refusait de faire demi-tour même si il voyait bien que toutes ses relations étaient entrain de se détériorer au fur et à mesure des jours qui s’écoulaient. Raphael, son meilleur ami, lui en voulait de coucher avec sa sœur. Pearl, sa sœur, regrettait l’époque lointaine où tout allait bien entre eux. Lullàh, son seul amour, le détestait à présent pour les choix qu’il avait faits pour elle dans le passé. Il provoquait chaque éloignement comme par un besoin d’autodestruction. Il était le seul responsable de ce qui lui arrivait, au fond et provoquait lui-même sa chute. Et une fois de plus, c’était exactement ce qu’il faisait avec son père, puisqu’il savait pertinemment que l’issue de cette mascarade n’allait pas être joyeuse, sauf pour Carlyn, moment décisif où elle récupérerait enfin sa liberté.

« - Non. Juste avec toi en fait. Mes autres clients sont pas mariés avec moi et ne demande pas à ce que je sois leur hôtesse parmi les autres juste par simple plaisir de m'embêter l'histoire d'une soirée et d'avoir le total contrôle. » Cette phrase le fit sortir de ses pensées mais Marshall n’y répliqua simplement que par un sourire amusé qu’il ne prit même pas la peine de lui montrer, toujours obnubilé par la vue qui s’offrait à lui. Au contraire, il continua de passer du coq à l’âne pour tenter de la déstabiliser toujours un peu plus, et lui posa une question qui vint se poser, c’était le cas de le dire, comme un cheveu sur la soupe. « - Tu aimes ce que tu fais ? » Toutefois, la réponse à cette question l’intéressait réellement, parce qu’il n’avait pas vraiment l’impression que Carlyn était enchantée de faire ce qu’elle devait faire. Peut être que ce n’était qu’avec lui après tout, ce qu’il comprenait tout à fait. Ou peut être pas… Le doute s’était installé en lui et il rêvait de pouvoir soulever ce mystère pour apprendre à mieux la connaître, ce qui était après tout la raison de sa venue ici ce soir. Il n’était pas vraiment du genre à poser des questions en temps normal, mais la soirée était loin d’être normale après tout, alors il se permettait un écart de conduite. Mais la suite de ses propos lui fit changer de perspective et lui fit esquisser un sourire ravi sur ses lèvres. « - Admettons que je ne sois pas libre, je serais obligée d'annuler pas vrai ? Alors la question ne se pose pas vraiment. Mais bon, on va dire que tu voulais être poli. Je suis malheureusement libre dimanche midi. » Il pouvait continuer de mettre son plan à exécution pour son plus grand bonheur. Mais il ne lui répondit pas immédiatement, réfléchissant de nouveau à la manière la plus concrète qui lui permettrait d’énerver son père en toute simplicité. Une moue se forma alors sur son visage parce qu’honnêtement, il ne voyait pas quinze milles moyens de lui annoncer la nouvelle mais Carlyn lui permit de voir un peu plus clair lorsqu’elle reprit la parole. « - A toi surtout de me dire se que tu attends. Je suppose que lui annoncé qu'on s'est mariés sous l'emprise de l'alcool ternira l'image du mariage heureux que tu tente d'envoyer à ta famille, je me trompe ? Quoique, moi ça me va de dire la vérité. Le mensonge ce n’est pas mon fort.»

Sur ces mots, Marshall se tourna de nouveau vers la jeune femme, finissant par la même occasion son deuxième verre avant de se permettre de reprendre la parole. « - Effectivement, on va sauter ce chapitre, ça lui mettrait toute de suite la puce à l’oreille puisque malheureusement pour moi, il connait mes petites habitudes. » S’approchant de Carlyn, Marshall continuait de réfléchir à la manière la plus simple et il jugea bon de faire dans la simplicité même si la mélodie provoquait par les doigts de Carlyn sur la table commençait à avoir le don de l’agacer. « - Mais ça ne sert à rien de trop en faire non plus, on va se perdre dans nos mensonges et ça pourrait paraitre suspect, et je refuse que ce stratagème soit dévoilé avant d’avoir pu lui assigner le coup fatal. Donc, pour mon plus grand plaisir, on s’est bien rencontré dans une soirée, il y a quelques mois, on a flirté, puis on s’est revu. Je t’ai fait ma demande dans la simplicité la plus totale, tu as accepté et ensuite, on était tellement impatient de lier notre vie à l’autre qu’on s’est marié devant Elvis. C’est simple, on nous posera pas de questions là-dessus. » Même si sur le moment, Marshall doutait que son père ne lui pose une quelque conque question sur la partie de leur rencontre, il le voyait déjà plus soupirer et avouait une fois de plus à quel point son fils n’était qu’un crétin incapable de le rendre fier par un simple regard. Au fond, ce stratagème n’était peut être seulement qu’un appel au secours, une manière comme une autre de se faire remarquer et de dire qu’il était toujours présent et en vie. « - Je suis née dans le Kansas, Wichita, je suis venue il y a trois ans. Je suis hôtesse mais je compte percer dans le mannequinat, point. Rien d'autre d'intéressant. » Assimilant les différentes informations que Carlyn pouvait lui donner, il se permit dans le même temps de poser son verre sur la table et de poser sa main sur celle de Carlyn afin de faire cesser ce tintement insupportable. « - Joli résumé de la situation. » C’était dingue comme cette simple situation pouvait continuer de l’amuser, et il poussa un peu plus le vice en plongeant son regard dans le sien. Un regard mi-amusé, mi-sérieux qui ne laissait aucun mystère planer sur le plaisir qu’il ressentait. « - Je suis né à Oakland en Californie, je vis ici depuis quasiment toujours, mon père est le patron du Bellagio et souhaite que je reprenne l’entreprise familiale, ce que je n’ai absolument aucun intention de faire. J’ai une sœur, trois caniches et une folle envie de construire une jolie maison en carton là toute de suite pour leur offrir un joli refuge. » A ces mots, Marshall se mit à rire pour appuyer un peu plus l’ironie dont il pouvait faire preuve, et lui montrer qu’il lui en faudrait beaucoup plus pour faire croire un minimum qu’il la connaissait depuis plusieurs semaines.

Détachant alors sa main de la sienne, Marshall prit place sur la table à côté d’elle, et se permit de lui prendre son verre et d’en boire une gorgée en lui souriant malicieusement. « - On partage tout désormais, m’amour. » Un surnom certes ridicule qui appuyait pourtant bien l’ironie de la situation qu’il prenait encore à la légère pour l’instant parce qu’il avait toujours envie de passer une bonne soirée et de s’amuser un peu de la situation malgré leur discussion. « - Pourquoi ton arrivée à Vegas ? Le Kansas ne te plaisait plus ? » Et mine de rien, Marshall s’intéressait vraiment à la vie de Carlyn, parce que ce petit bout de femme l’intriguait et il désirait réellement apprendre à connaître la provenance de ce mystère qui planait autour d’elle. « - Un peu moins sérieux, mais honnêtement, je me fiche un peu de les études que tu as faite, ou de l’âge que tu as. En revanche, le fait que tu travailles au Caesar pimente un peu plus les choses. Et par simple curiosité mal placée, pourquoi ce casino là et pas un autre ? Le Wynn et le Bellagio sont très réputés aussi et auraient été ravis de t’accueillir dans leur mur. On ne va pas se mentir, tu es une fille assez charmante… » Passant une main sur sa nuque, Marshall était bien entrain de lui faire du rentre dedans pour continuer de la déstabiliser toujours un peu plus. « - Et je t’ai toujours trouvé très attirante depuis qu’on se connait. Je regrette de ne pas me souvenir de la nuit qu’on a passée ensemble. » Mais il commençait peut être à pousser le jeu un peu trop loin et Carlyn dans ses retranchements. Mais il était joueur et n’avait pas peur de s’essuyer une défaite, il improviserait en fonction de ses réactions.

L’incompréhension. C’était sans doute se qui définissait les pensées de Carlyn. Non pas vis-à-vis de cette soirée ou des questions qu’il avait posé ou même de se qu’il disait. Mais plutôt l’incompréhension face à se besoin qu’il avait de mettre en place un plan aussi tordu auquel il semblait attacher une grande importance. Comme si il connaissait l’issus de se qui se passerait et qu’il souhaitait que ça arrive. Approfondir ce genre de pensées était impossible avec quelqu’un comme Marshall, trop froid, distant envers autrui pour pouvoir vraiment le comprendre et malgré l’état d’énervement avancé dans lequel il la mettait rien qu’en ouvrant la bouche, sa curiosité l’avait souvent mené à se demander pourquoi il agissait de la sorte. Pourtant, elle n’avait jamais trop perdu son temps à y songer, préférant se dire qu’aussitôt la mascarade achevée, ils n’auraient plus aucun lien et donc, ne se verrait plus, plus de raison de se poser la question. Une fin qui lui semblait trop lointaine malheureusement. Carlyn se maudissait vraiment parfois pour avoir accepté de marcher. Même si elle n’en tirait que des bénéfices, de son point de vue, ce n’était pas quelque chose de respectable, ni vis-à-vis de la famille Hartley, ni même vis-à-vis d’elle-même. Et même si elle n’avait jamais été le genre de fille à rentrer dans les sentiers battus, il était clair que les limites étaient grandement dépassées. D’un côté, pourquoi aurait-elle refusé ? Les liens, qui plus est familiaux, lui était quasiment inconnu. Que Marshall veuille faire sortir son père de ses gonds, elle n’en voyait ni l’intérêt, ni le réel inconvénient. Une piètre excuse sans doute, dans laquelle elle se complaisait cependant, lui évitant sans doute d’avoir mauvaise conscience.

Continuant de battre la mesure sur la table, évitant ainsi de s’énerver d’une quelconque manière ou de montrer son exaspération, elle attendit pendant se qui lui sembla être de longues minutes, qu’il prenne la parole. Marshall devait forcement savoir que les silences du genre l’énervait pour en laisser autant s’installer dans la conversation. « Tu aimes ce que tu fais ? » Fronçant légèrement les sourcils, Carlyn roula les yeux un court instant, en toute discrétion. Cette question l’irritait et ce, pour plusieurs raisons. La première étant qu’elle n’était en rien une réponse à se qu’elle lui avait dit, ensuite sans doute parce que la question ne servirait pas non plus pour énerver son père et enfin, parce qu’il lui donnait l’impression de s’intéresser un minimum à elle juste histoire de l’ennuyer un peu plus. Puis, à bien y réfléchir, ça l’ennuyait fortement de devoir répondre à des questions qui l’a concernait, surtout si la réponse était donné à quelqu’un comme lui, qui se servait de chaque chose que vous pouviez dire afin de vous ennuyer encore plus par la suite. « Je ne vois pas en quoi ma réponse à cette question pourrait servir pour tes ‘’projets’’. Evite de faire semblant de t’y intéressé, ce serait bête d’être un crétin hypocrite. » Non, se qu’elle faisait ne lui plaisait pas, évidemment, c’était facile à voir parce qu’elle ne s’en cachait pas particulièrement, mais, le lui dire était exclu. Esquiver les questions, oui, elle était douée pour ça, c’était évident. C’était surement même se qu’elle faisait le plus souvent. Continuant de répondre à ses questions sans qu’il réponde à quelque moment que ce soit, elle commença à se demander s’il avait perdu la langue, ce qui, en un sens, l’aurait pas mal arrangé. Ne cessant de battre la mesure, elle ne dit rien cependant, sur le fait que ses longs silence l’exaspérait, ça lui ferait bien trop plaisir et il continuerait. « Effectivement, on va sauter ce chapitre, ça lui mettrait toute de suite la puce à l’oreille puisque malheureusement pour moi, il connait mes petites habitudes. » Hochant légèrement la tête, elle ne répondit pas, tout simplement, il n’y avait rien à répondre. Carlyn le regarda se rapprocher sans rien exprimé, attendant qu’il daigne dire quelque chose ou il y aurait matière à donner réponse. Songeant au fait que de toute façon les « petites habitudes » étaient assez simples à cerner. Pour Carlyn, Marshall et ses habitudes se résumait sans doute en « Boire, flirter, coucher, recommencer. » « Mais ça ne sert à rien de trop en faire non plus, on va se perdre dans nos mensonges et ça pourrait paraitre suspect, et je refuse que ce stratagème soit dévoilé avant d’avoir pu lui assigner le coup fatal. Donc, pour mon plus grand plaisir, on s’est bien rencontré dans une soirée, il y a quelques mois, on a flirté, puis on s’est revu. Je t’ai fait ma demande dans la simplicité la plus totale, tu as accepté et ensuite, on était tellement impatient de lier notre vie à l’autre qu’on s’est marié devant Elvis. C’est simple, on nous posera pas de questions là-dessus. » Suivant le cheminement des pensées de Marshall, elle inspira profondément, un peu blasé par cette comédie qui n’avait pourtant pas réellement commencé. Venant même à se demander comment il pouvait vouloir faire un truc pareil et qui, à part lui aurait cette lubie étrange. Il fallait vraiment être tordu. Ou vouloir faire du mal. Un mélange des deux peut-être ? Carlyn fronça légèrement le nez lorsqu’il vint arrêter sa main, ce geste, venant d’un autre, l’aurait surement laissé indifférente mais, Marshall s’était tellement amusé à tenter de la faire sortir de ses gonds que chaque geste ou chaque mot avait le don de l’ennuyer. « Joli résumé de la situation. » Hochant vaguement la tête avec un sourire légèrement blasé. Son regard se posant sur elle, Carlyn arqua automatiquement un sourcil, il avait toujours cet air amusé, comme il y avait marqué un truc idiot sur son front et qu’il se retenait de rire. « Je suis né à Oakland en Californie, je vis ici depuis quasiment toujours, mon père est le patron du Bellagio et souhaite que je reprenne l’entreprise familiale, ce que je n’ai absolument aucun intention de faire. J’ai une sœur, trois caniches et une folle envie de construire une jolie maison en carton là toute de suite pour leur offrir un joli refuge. » Le regardant rire sans avoir de réaction quelconque, elle comprit cependant qu’il attendait plus que les quelques détails qu’elle avait fourni. Rien que pour ça, Marshall l’énervait encore. Avec son plan stupide, il pouvait s’amuser à l’ennuyer comme pas possible et lui faire dire des choses sur sa vie qu’elle était loin de vouloir, même s’il ne se rendait visiblement pas compte que se qu’il lui demandait, même était encore plus énervant que de courir nue à travers tout le casino. En réalité, même exprimer ne serait-ce qu’un détail sur elle ne lui plaisait pas mais, bien sur, il s’en foutait royalement.

Carlyn commença à battre de nouveau la mesure sur la table, se qui n’avait même pas pour but de l’ennuyer, juste de la détendre un minimum. Même si elle ne le montrait pas, elle était irritée et, sa soirée achevée, elle irait surement courir une grosse partie de la nuit pour se détendre. Continuant de regarder devant elle quand il vint s’asseoir sur la table, à côté, elle ne le vit pas sourire. Une chance, car, dans le fond, cette réaction aussi l’aurait énervée. « On partage tout désormais, m’amour. » Fronçant les sourcils à l’entente de l’horrible surnom qu’il venait de lui attribuer, sa première pensée fut de lui répondre de la fermer. Continuant pourtant de fixer un point méconnu se trouvant devant elle, Carlyn passa une main rapide dans ses cheveux. « Bien sur, on partage tout mon gros nounours. Grâce au mariage, une belle connerie ouais. » Levant discrètement les yeux au ciel, elle n’avait pas pu s’empêcher de cracher sur cet acte qu’était le mariage, s’insultant, en un sens, par la même occasion pour s’être laissée avoir. « Pourquoi ton arrivée à Vegas ? Le Kansas ne te plaisait plus ? » Plissant légèrement les yeux, les lèvres de Carlyn se pincèrent légèrement sous la réflexion. Répondre sans réellement répondre. Elle fonctionnait comme ça. Se tournant légèrement vers Marshall pour le regarder avant de finalement reporter son regard sur un nouveau point invisible, elle déglutit. Encore une fois, elle ne voyait pas l’utilité pour lui de connaître la réponse à cette question, bien qu’il doive forcement il y en avoir une pour qu’il la pose. Impossible qu’il s’intéresse un tant soit peu à elle. D’ailleurs, pour autant qu’elle le sache, Marshall ne s’intéressait pas à grand monde. « Ca dépend comment tu décides de le voir. Y a un moment où il faut savoir tourner la page. » Reprenant un grand sourire habituel, elle le fixa. « Et quoi de mieux que Vegas ? » Haussant une épaule, elle détourna à nouveau le regard, souriant légèrement.

« Un peu moins sérieux, mais honnêtement, je me fiche un peu de les études que tu as faite, ou de l’âge que tu as. En revanche, le fait que tu travailles au Caesar pimente un peu plus les choses. Et par simple curiosité mal placée, pourquoi ce casino là et pas un autre ? Le Wynn et le Bellagio sont très réputés aussi et auraient été ravis de t’accueillir dans leur mur. On ne va pas se mentir, tu es une fille assez charmante… » En un sens, ça n’étonnait pas trop Carlyn qu’il lui dise qu’il s’en foutait, mais, elle se voyait mal dire autre chose que les points qu’elle avait balancé. En règle générale, elle pouvait esquiver toute les questions, sauf qu’encore une fois, cette situation étrange changeait la donne. Visiblement, ce mariage allait lui pourrir la vie jusqu’au bout. « Parce que des trois casinos le Caesar est surement celui qui a la réputation qui m’a le plus plu. En fait, je ne sais pas moi-même. J’ai débarqué et enfin bref. » Haussant de nouveau les épaules, elle lui offrit un sourire des plus niais et dégoulinant d’amour à deux franc cinquante qu’elle put, exprimant par la même occasion le fait qu’elle voulait qu’il se mêle de ses oignons et que même si elle répondrait à ses questions parce qu’elle devait jouer le jeu, il ferait mieux de pas en abuser. « Et je t’ai toujours trouvé très attirante depuis qu’on se connait. Je regrette de ne pas me souvenir de la nuit qu’on a passée ensemble. » Fronçant légèrement le nez, se tourna légèrement vers lui sans perdre son sourire, voyant clair dans son jeu stupide, elle hésita un instant à l’envoyer paître par plaisir ou à entrer dans son jeu et voir le parier sur le premier qui se prendra les pieds dans le tapis. Se penchant vers lui, elle plissa très légèrement les yeux. « Je t’aurais bien retourné le compliment mais tu sais très bien que t’es loin d’être repoussant. Et, je pense que malheureusement, seul les mauvais côtés de cette soirée ma revienne. » Se redressant correctement, Carlyn ne fit que sourire, se levant par la même occasion, lui tournant un instant le dos. Marshall avait beau être venu pour qu’ils se ‘’connaissent mieux’’, si elle pouvait se faire pas mal d’argent en même temps, elle n’allait pas cracher dessus. La chambre étant déjà mise sur le compte de Marshall, elle se retourna. « Bien, Marcus. Je suppose que vous n’êtes pas venu ici pour rester enfermé dans une chambre d’hôtel avec une hôtesse, aussi ‘’attirante’’ puisse-t-elle être. Vous aviez des projets, ou envies particulières ? » Changer totalement de sujet, en espérant que la séquence ‘’parlons de nous pour mieux les rouler’’ soit vite oublier, ou tout du moins qu’il lui laisse un minimum de répit. Profitant même de l’identité qu’il avait utilisé pour occulter au maximum que la personne se trouvant devant elle était Marshall Hartley.

Marshmallow&Carlyn

« Parfois on peut facilement avoir l’impression d’être le seul à ne pas avoir ce qu’on veut, le seul à ne pas être heureux. Mais cette impression est fausse. Il suffit de tenir encore un peu, de trouver le courage d’affronter le monde encore une journée pour que quelqu’un ou quelque chose vienne tout arranger. Parce qu’on a tous besoin d’aide, de temps en temps. On a tous besoin que quelqu’un nous rappelle combien la musique du monde est belle. Et que la vie ne sera pas toujours ce qu’elle est. »
Etonnement, Marshall commençait à trouver un certain plaisir à être marier à Carlyn Crowley. Ce sentiment de plaisir n’était absolument pas dû au bonheur qu’ils ressentaient d’être ensemble, ni aux différents signes d’affection qu’ils pouvaient se donner mutuellement, et encore moins à la confiance qu’ils pouvaient se porter. Pour la très simple et bonne raison que leur mariage dépassait toutes les convenances habituelles. Mais ce mariage ressemblait beaucoup à Marshall alors ce n’était pas vraiment étonnant qu’il se complaise dans ce dernier, puisque selon lui, l’amour avec un grand A n’était que connerie sans nom. Un couple capable de se réveiller chaque matin ensemble dans un même lit sans que la tête de l’autre ne lui revienne pas, il trouvait cela complètement inconcevable. Alors un mariage plein d’amour, sans soucis et sans nuage, juste du bonheur et rien que du bonheur, il n’avait même pas envie de chercher à l’imaginer. Ce mariage lui apportait alors une chose, la sécurité. La sécurité de ne pas être déçu à un moment ou un autre. La sécurité de pas rendre malheureuse une femme. La sécurité ne pas avoir à aborder le sujet des enfants et à construire une petite famille bien tranquille. Cette pensée eut d’ailleurs le don de le faire sourire, puisqu’au final, même si il savait pertinemment au fond de lui que cette mascarade ne durerait pas éternellement, il trouvait leur mariage assez réaliste. Et il se réjouissait de savoir qu’il n’y aurait pas de sang sur le tapis de son salon, ni de verres brisées contre le mur de sa cuisine lorsqu’il signerait les papiers de son divorce. Au contraire, il voyait plus Carlyn sautait de joie, et l’oublier sans un regard en arrière.

Mais pour l’instant, Marshall se délectait de l’énervement que pouvait ressentir Carlyn, même si il l’imaginait plus qu’autre chose puisque la jeune femme ne laissait rien paraître de ses émotions. Décidément, Carlyn n’était pas une femme facile d’accès, et c’est ce qui lui plaisait chez elle depuis le début, puisqu’il détestait jouer le jeu lorsqu’il était trop facile. C’était limite sadique, mais il adorait quand une femme le repoussait pour la simple et bonne raison qu’il ne s’ennuyait pas. Et l’ennui avait été de nombreuses fois la raison de ses ruptures, ayant toujours continuellement besoin d’être surpris pour avoir envie de se lever le matin. « - Je ne vois pas en quoi ma réponse à cette question pourrait servir pour tes ‘’projets’’. Evite de faire semblant de t’y intéresser, ce serait bête d’être un crétin hypocrite. » La phrase de Carlyn le sortit enfin de ses pensées alors qu’il se contenta d’hausser simplement les épaules et d’esquisser de nouveau son petit sourire au coin de ses lèvres. Mais il laissa une nouvelle fois un long silence s’installer avant de répondre à sa remarque, avec une légère pointe de provocation. « - Tu me déçois, je te jure. Qui a dit que ça ne m’intéressait pas ? Je te le demande. » Et avec un certain plaisir, il lui lança un petit regard qui traduisait à merveille son « devine si je mens là-dessus » en retrempant ses lèvres dans le liquide jaunâtre qui trônait au fond du verre qu’il venait de prendre à Carlyn. Un verre qui ne tarda pas à être entièrement vide alors que Carlyn reprenait de nouveau la parole. « - Bien sur, on partage tout mon gros nounours. Grâce au mariage, une belle connerie ouais. » Là-dessus, il ne pouvait pas le nier, le surnom qu’elle venait de lui donner lui faisait horreur tout autant qu’il l’amusait. Mais il laissa pour l’instant sa phrase en suspens, jugeant bon d’user d’un bon de stratagème pour la laisser mariner un peu, et l’énerver encore un peu plus. Et la simple pensée de la voir l’étrangler, à la fin de cette soirée, eut le don de le faire rire, au moment où Carlyn reprenait la parole. « - Ca dépend comment tu décides de le voir. Y a un moment où il faut savoir tourner la page. Et quoi de mieux que Vegas ? » Une phrase qui avouons-le, n’avait vraiment rien de drôle, mais Marshall reprit assez vite contenance, se contentant simplement, une nouvelle fois, d’hausser les épaules pour toute réponse. Après tout, sa question ne demandait pas vraiment de réponse, puisque tout était relatif selon les gens. Pour certains, c’était Vegas, pour d’autres, c’était Paris, il n’y avait pas vraiment de justice prédéfinie pour en décider. Les goûts et les couleurs…

Ainsi, il la laissa continuer sans décrocher un mot, se contentant d’assimiler les différentes informations qu’elle pouvait lui donner. « - Parce que des trois casinos le Caesar est surement celui qui a la réputation qui m’a le plus plu. En fait, je ne sais pas moi-même. J’ai débarqué et enfin bref. » Et même si Carlyn avait le don de détourner chacune de ses questions, Marshall ne baissait pas les bras, toujours envahie par la curiosité de détenir la clé du mystère qu’était Carlyn. Mais le regard qu’elle lui lança ne lui laissa plus aucun doute sur la teneur de son énervement, ce qui lui donna d’autant plus envie de continuer son petit interrogatoire. Sauf que pour l’instant, il était décidé à marquer une petite pause, lui laissant savourer une petite victoire qu’elle avait bien mérité et qu’il la ferait surement retomber de haut lorsque Marshall lui poserait les questions qu’il se posait face à ses réponses. « - Je t’aurais bien retourné le compliment mais tu sais très bien que t’es loin d’être repoussant. Et, je pense que malheureusement, seuls les mauvais côtés de cette soirée me reviennent. » Et sans le savoir, cette phrase résonna comme un compliment dans l’esprit de Marshall puisque si Carlyn ne se souvenait pas de la nuit qu’il avait passé ensemble, cela n’avait pas du être si désagréable que cela au final. De ce fait, il se délecta en silence de ce petit compliment qu’elle venait de lui offrir avec un certain plaisir non dissimulé puisque le sourire qui venait de se plaquer sur son visage le trahissait sans nul doute possible. La regardant alors qu’elle s’était penchée, son regard dériva légèrement sur son décolleté qui s’offrait à lui. « - Merci, ça me touche mon petit sucre d’orge. » Marshall suivit ensuite le mouvement de Carlyn, et se redressa aussi en posant le verre vide sur la table de la chambre, lâchant un petit rire en remarquant son changement de sujet, non fait sans grand subtilité. « - Bien, Marcus. Je suppose que vous n’êtes pas venu ici pour rester enfermé dans une chambre d’hôtel avec une hôtesse, aussi ‘’attirante’’ puisse-t-elle être. Vous aviez des projets, ou envies particulières ? »

A ces mots, le jeune homme se rapprocha de la jeune femme, et passa une main dans le bas de son dos sans aucune gêne. Passant ses doigts sous son menton pour relever son regard vers le sien, il effleura un instant ses lèvres avec les siennes, profitant légèrement de sa position de force pour tenter de la déstabiliser. « - Malheureusement, c’est totalement le cas. Rester enfermer dans cette chambre avec vous me donne des frissons dans le dos rien que d’y penser, et puis, cette chaleur… » Levant les yeux, il plaqua un sourire idiot sur ses lèvres et se recula avec un certain amusement. « - … mais on ne va pas pousser le bouchon trop loin, Maurice… oups pardon, Carlyn. » Il jeta alors un coup d’œil à sa montre, et prit les devants en sortant de la chambre, sachant pertinemment que Carlyn le suivrait. Pour l’instant, il ne lui révélait pas encore la destination qu’il venait de choisir, se contentant simplement de marcher à ses côtés lorsque la jeune femme l’eut rattrapé et lui présenter son bras en parfait gentleman qu’il n’était pas. Mais il ne tarda pourtant pas à le faire pour donner l’impression qu’il ne connaissait pas le casino, si jamais Carlyn était surveillé. Il était peut être crétin, mais pas au point de faire perdre son travail à la jeune femme. « - J’ai bien envie de danser, et je suis persuadé que vous devez posséder un petit endroit où cela serait possible. » Eviter les tables de jeux pour jouer gros, c’était à quoi s’atteler Marshall sur le moment, même s’il se permit d’en rajouter une couche alors qu’ils déambulaient dans les couloirs du casino pour rejoindre leur destination. « - Par ailleurs, évite le "le mariage, une belle connerie" devant mes parents, je ne suis pas bien certain qu’ils apprécieraient beaucoup et ça ferait tâche dans le tableau. » Lui rappeler la raison de sa venue, oui. Lui faire perdre son sentiment de victoire, aussi. « - Par simple curiosité, pourquoi tu détournes toutes mes questions, même les plus simples ? »

Demain, ça ira mieux. Carlyn se le répétait depuis le début de la soirée, jaugeant parfois l’horloge afin de voir quand Marshall daignerait rentrer chez lui ou cuver dans un bar pour coucher avec une fille inconnue avec qui, étrangement, il ne se marierait pas. Coup du sort qui avait eut la malchance de tomber sur Carlyn. Non vraiment, ça lui faisait une belle jambe d’être l’unique fille qui tombait sur lui le mauvais soir. Pourquoi pas une autre ? Ca aurait pu être la blonde de la veille, la brune du lendemain ou la rousse d’il y a un an. Evidement, c’était tombé sur elle. Certes, d’un point de vue extérieur, on peut dire que, une autre personne aurait eut la même pensé mais, ça ne faisait que l’énerver davantage de songé que de toute les filles que Marshall pouvait draguer pour faire passer le temps ce soit tomber sur elle. La pauvre paumée du Kansas en semi mal-être débarquant à Vegas pour redémarrer sa vie. Plus cliché, comme histoire, tu meurs. Vraiment, qui n’a jamais vu ses histoires de mariage mal tombé un soir de beuverie ? Même Ashton Kutcher et Cameron Diaz y était passé. C’aurait été mieux d’être marié à Ashton Kutcher tient … au moins, il ne n’aurait pas eut d’idée aussi tordue lui, quoique … Secouant sa tête très brièvement, Carlyn chassa ses pensées embrouillée qui envahissait son esprit, se pinça un instant l’arrête du nez en fermant les yeux pour finalement se redresser totalement.

Marshall avait touché une corde, mine de rien sensible, en commençant à fureter du côté de son passé, même d’infimes questions lui semblait être une entrave à sa vie privée. Vie privée qu’elle n’avait d’ailleurs plus réellement, celle-ci étant envahis par bon nombre de chose plus ou moins importante survenue dans son existence. Il l’avait irrité à tel point que même les questions d’apparence innocente tel que celle qu’il avait posée la rendait méfiante. « Tu me déçois, je te jure. Qui a dit que ça ne m’intéressait pas ? Je te le demande. » Roulant les yeux, tête légèrement tournée pour ne pas qu’il voit sa réaction, elle murmura un infime « hypocrite » avant de finalement tousser légèrement et le regarder à nouveau un léger sourire aux lèvres. Qu’il s’y intéresse semblait être une chose tout simplement improbable, de son point de vue, Marshall n’était capable de s’intéresser qu’à lui et seulement à lui. Egoïste et pourri jusqu’à la moelle donc. « Tu vas me faire croire que ça t’intéresse, toi, le roi des égoïstes ? Bien sur. » Jetant un nouveau coup d’œil à l’horloge, elle cachait parfaitement, bien que difficilement son impatience à voir la soirée s’achever à mesure qu’elle le voyait se moquer ouvertement d’elle. « pas de meurtre ce soir, non. » Continuant de parler à se qu’elle appelait ‘’un mur’’, n’ayant aucune réponse aux paroles qu’elle enchaînait et aux silences qu’il laissait s’installer qu’elle comblait du mieux qu’elle pouvait. « Merci, ça me touche mon petit sucre d’orge. » Se crispant légèrement à l’entente de l’horrible surnom, elle regarda une dernière fois l’horloge, un sourire plus léger aux lèvres, il fallait qu’elle se détende, lui laisser le loisir de la faire sortir hors de ses gonds, c’était hors de question. Inspirant légèrement, elle l’entendit rire alors qu’elle entamait une nouvelle phrase, sans vraiment savoir d’où provenait ce rire, elle passa outre, respirant et parlant calmement, s’appliquant fermement à ne pas s’énerver. Avec un peu de chance, la soirée passerait vite et elle pourrait même la trouver sympathique à certain moment … enfin, il ne faut pas trop rêver non plus mais son côté optimiste n’allait pas se faire piétiner par le sarcasme grinçant de Marshall Hartley.

Reprenant ainsi le nom sous lequel il s’était présenté à la base, elle souriait tout à fait normalement en attendant une réponse à sa question, elle resta stoïque lorsqu’il s’approcha d’elle pour s’amuser un peu. Qu’il joue, elle trouverait bien quelque chose pour reprendre le dessus à un moment ou un autre. Comme on dit, il gagne une bataille, pas la guerre et quoiqu’il arrive, Carlyn gagnerait, aboutissant au tant attendu divorce. Ne restait plus qu’à attendre patiemment … même si la patience était loin d’être l’une des vertus de Carlyn. Elle continua de le fixer, bien que proche de lui, avouons le, trop proche au point même qu’elle ne restait pas totalement impassible, Marshall étant loin d’être le genre d’homme qu’on repousse à cause de son physique. « Malheureusement, c’est totalement le cas. Rester enfermer dans cette chambre avec vous me donne des frissons dans le dos rien que d’y penser, et puis, cette chaleur… » Arquant un sourcil, elle ne put s’empêcher de rire à se qu’il disait tant la situation lui paraissait désormais dérisoire, le regardant se reculer elle se pinça les lèvres amusées, toujours en le fixant. « … mais on ne va pas pousser le bouchon trop loin, Maurice… oups pardon, Carlyn. » Cette fois-ci, fronçant les sourcils, elle ne perdit pas son sourire amusée, gardant dans l’optique l’idée de ne pas se laisser piétiner le moral, bien décidée à tout prendre du bon côté ce soir. Le regardant sortir de la chambre, elle ne tarda pas à faire de même, sans vraiment savoir ou elle allait l’emmener étant donné qu’il n’avait donné aucune indication particulière. Prenant le bras qu’il lui tendait, elle tourna légèrement la tête vers lui et approcha ses lèvres de son oreille tandis qu’un homme marchait non loin d’eux. « Normal que tu es des frissons, j’ai un charme inexplicable, de famille sans doute. » Se reculant doucement, elle rit de nouveau légèrement, sa phrase n’était pas là pour vanter ses propres mérites, loin de là, elle sous entendait juste que son manège dans la chambre ne lui avait absolument rien fait.

Prononçant un « bonsoir » muet à l’homme qui arrivait désormais à leur hauteur, tournant légèrement la tête vers Marshall lorsqu’il reprit la parole, après se qui eut semblé être un temps interminable. « J’ai bien envie de danser, et je suis persuadé que vous devez posséder un petit endroit où cela serait possible. » Souriant toujours sincèrement, elle ne fit d’abords que hocher la tête, pour une fois que son idée n’était pas trop mauvaise, elle n’allait rien dire de peur de lui donner envie de passer sa soirée derrière les machines à sous avec elle lui tenant son gobelet durant plusieurs heures, pour l’avoir déjà fait, elle savait à quel point c’était désagréable, bonjour les crampes. Marchant donc jusqu’au Night Club, sans doute le meilleur endroit pour danser et, avec un peu de chance, paumé Marshall dans la foule, elle restait silencieuse. « Par ailleurs, évite le "le mariage, une belle connerie" devant mes parents, je ne suis pas bien certain qu’ils apprécieraient beaucoup et ça ferait tâche dans le tableau. » S’humectant les lèvres, elle s’y voyait déjà, mettre son plan à l’eau en balançant une telle chose. Blonde, elle l’était, cependant elle était loin d’être idiote, bien au contraire. Prenant un air légèrement idiot histoire d’insister sur les mots qu’elle allait dire, elle le regarda vaguement. « Mince, j’avais déjà prévu de leur dire qu’on s’était marié à l’arrache un soir et que je détestais le mariage … je vais réviser mon discours, hein. » Roulant les yeux en secouant légèrement la tête, elle s’engouffra dans les divers lieux de l’hôtel jusqu’à arriver non loin du fameux nightclub, se disant qu’avec un peu de chance, il trouverait une greluche avec qui il passerait la nuit et donc, congédierait Carlyn. « Par simple curiosité, pourquoi tu détournes toutes mes questions, même les plus simples ? » Marchant moins rapidement, elle plissa légèrement les yeux, faisant une infime moue avant de reprendre un léger sourire. Se détachant de lui, elle attacha ses cheveux, prenant soin de ne pas lui répondre tout de suite, cherchant la réponse adéquat à la question. Finalement, elle le regarda et sourit. « Tu répondrais à mes questions, toi ? » Esquivant une nouvelle fois avec brio sa question, de peur de s’emmêler les pinceaux et de se troubler elle-même pour finalement trop en dire, elle préférait cette solution. Après l’avoir jaugé quelques secondes, Carlyn s’autorisa à rire légèrement et lui attrapa la main comme si c’était un ami de longue date, ne rien laisser transparaître, elle y parvenait plutôt bien. Elle l’entraîna finalement à l’intérieur du night club, la musique résonnait fortement, trop fortement sans doute mais, Carlyn adorait ça et il était clair que toute les tentatives de Marshall pour l’ennuyer dans se genre de lieu allait s’avérer bien plus compliqué. Allant jusqu’au bord elle l’invita à s’asseoir, jetant un œil au barman qu’elle connaissait plutôt bien, pour avoir déjà passé une bonne soirée avec lui. Regardant de nouveau son client du soir, pointant divers endroits du night club. « Bruit par là-bas, un peu plus calme là-bas et ici, ou c’est plutôt assez calme étant donné que c’est plutôt reculé de la piste de danse. A votre convenance, Marcus. » Avec un nouveau sourire, Carlyn tourna le regard vers le barman, lui faisant signe d’approcher pour que Marshall puisse commander se qu’il voulait, même si elle était décidé à l’ennuyer, hors de question de mal faire son boulot pour autant, surtout si elle devait y perdre de l’argent. « Sert se que monsieur veut en priorité, il aime le whisky je crois. » Ne cessant de sourire, elle jeta un regard à Marshall, l’invitant ainsi à commander pour finalement, attendre un signe de se qu’il voulait faire, après tout, elle était là pour ça. Balayant vaguement la salle du regard, elle jaugea nombre de personne qu’elle connaissait sans pour autant avoir envie de les voir, silencieuse et profitant de la musique. Jetant un vague regard au barman qui était partir servir d’autres clients, elle se tourna vers Marshall, plissant légèrement les yeux. « Je peux savoir pourquoi tu as décidé de passer une soirée ici ? Je veux dire, je sais que tu veux que l’histoire colle pour pas que ton plan tombe à l’eau et ‘’blablabla’’ mais, il y avait d’autre moyen pour que ça se fasse. » Carlyn l’attendait cette réponse, qu’il lui dise qu’il ne cherchait qu’à l’ennuyer, que ça l’amusait de la foutre mal, carrément sur son lieu de travail. « Bravo Marshall, tu atteins le summum de la connerie. »

Marshmallow&Carlyn

« Parfois on peut facilement avoir l’impression d’être le seul à ne pas avoir ce qu’on veut, le seul à ne pas être heureux. Mais cette impression est fausse. Il suffit de tenir encore un peu, de trouver le courage d’affronter le monde encore une journée pour que quelqu’un ou quelque chose vienne tout arranger. Parce qu’on a tous besoin d’aide, de temps en temps. On a tous besoin que quelqu’un nous rappelle combien la musique du monde est belle. Et que la vie ne sera pas toujours ce qu’elle est. »
Tout en marchant vers le Night Club aux côtés de Carlyn, Marshall se contentait de jeter des regards furtifs aux différentes personnes qui croisaient leur chemin. Mais il fallait croire qu’il était en vaine puisqu’il n’avait encore croisé aucune connaissance susceptible de le reconnaître et de lui poser des questions embarrassantes. Expliquer l’utilité de sa fausse identité lui permettant de passer du temps avec sa femme, c’était une situation assez gênante qu’il n’avait aucune envie de vivre à l’instant. Après tout, ce n’était pas vraiment un hasard si pour l’instant, personne n’était au courant de ce faux mariage. Ce n’était ni pour faire demi-tour, ni pour stopper la mascarade si Marshall avait la bonne idée de retrouver sa raison. Non, il n’avait simplement pas envie que quelqu’un aille l’annoncer à son père avant lui. Il ne le faisait pas pour voir le regard de ses amis s’illuminait de bonheur ou de surprise, ni pour que certains tentent de lui redonner un semblant de raison. Son unique but était de pouvoir distinguer un je-ne-sais-quoi dans le regard de son père qui viendrait affirmer ou infirmer ce qu’il pensait depuis le début. C’était un geste des plus égoïstes certes, mais Carlyn l’avait bien surnommé comme tel quelques secondes auparavant et Marshall avait tellement souffert et souffrait encore tellement du manque d’attention de son père qu’il avait ce besoin de ramener de nouveau les projecteurs sur sa personne. Une espèce d’appel au secours révélant le petit « Hey je suis là, tu me vois ? » qu’il avait toujours pensé mais jamais exprimé à voix haute. Inutile de dire qu’il ne s’attendait pas à un miracle et que selon lui, leur relation père/fils était perdue dans les limbes depuis belle lurette, alors il n’avait plus rien à perdre en la faisant basculer dans l’enfer. Les points sur les i seraient alors mis, et plus aucun doute ne serait permis.

« - Normal que tu es des frissons, j’ai un charme inexplicable, de famille sans doute. » Une phrase que Carlyn avait prononcée sur le chemin et qui avait légèrement étonné Marshall puisqu’il avait toujours perçu une modestie assez prononcée chez la jeune femme. Non pas qu’elle n’est pas de quoi se vanter, au contraire, il avait toujours trouvé Carlyn très belle et ce détail ne changerait jamais. Elle avait pourtant toujours su rester très humble depuis leur rencontre, n’utilisant pas son physique pour parvenir à ses fins comme beaucoup de blondes de Vegas. Après tout, Marshall en avait connu quelques une à qui il ne valait mieux pas laisser le temps de parler. Des histoires farfelues, il en avait entendu mais il valait mieux les taire, l’intelligence n’étant pas toujours présente tout le temps. Mais au moins là-dessus, Marshall pouvait se dire chanceux, il avait su trouver la bonne blonde dans le rôle de la femme parfaite. « - Mince, j’avais déjà prévu de leur dire qu’on s’était marié à l’arrache un soir et que je détestais le mariage … je vais réviser mon discours, hein. » Du moins parfaite, le temps qu’elle ne fasse pas tomber son plan à l’eau. Il se contenta pourtant d’hocher simplement la tête, ne préférant pas propager un feu de forêt à cause de simples étincelles, même si Carlyn réussissait à merveille à installer un doute en lui. « - Je comprends que ta blondeur puisse te jouer tes tours, on l’écrira pour éviter toute possibilité de voir cette phrase sortir de ta bouche le jour J, mon petit lapin. » Bien décidé à appuyer une nouvelle fois l’ironie de toute la situation à travers des petits surnoms tout aussi stupide les uns que les autres, Marshall se trouvait alors assez en forme pour l’instant. Mais il savait qu’il pourrait trouver beaucoup mieux que tous ceux dont il l’avait déjà affuté pour l’instant.

Sur ces mots, il la regarda s’attacher les cheveux avec un certain désir qu’il ne pouvait pas cacher, et entra dans le Night Club à ses côtés alors qu’elle reprenait la parole. « - Tu répondrais à mes questions, toi ? » Une question qui était légèrement passé à la trappe, et auquel Marshall choisit de ne pas répondre ne souhaitant pas spécialement se voir harceler de questions auxquelles il devrait se forcer à trouver des réponses cohérentes. Fais ce que je dis, pas ce que je fais. Un dicton qui résumait bien les tenants et les aboutissants de leur relation au fond. Ce ne fut d’ailleurs que le moment où Marshall remarqua qu’elle venait de prendre sa main, comme pour guider un petit garçon dans la foule, ce qui réussit à le faire sourire. Mais il oublia très vite ce détail lorsqu’il prit place devant le bar, posant son coude sur le bord du comptoir tout en se tournant légèrement pour jauger l’ambiance de la soirée. « - Bruit par là-bas, un peu plus calme là-bas et ici, où c’est plutôt assez calme étant donné que c’est plutôt reculé de la piste de danse. A votre convenance, Marcus. » Il hocha la tête pour toute réponse et se retourna face au bar, lançant un sourire au barman en guise de bonjour. Il n’eut d’ailleurs pas le temps de commander un verre que Carlyn orientait son choix dans la bonne direction. « - Sert ce que monsieur veut en priorité, il aime le whisky je crois. » Pour cette raison, il commanda alors un whisky et se permit de commander un martini à Carlyn même si il ne savait pas vraiment si elle était en position de le boire ou non d’un point de vue professionnel. Mais il ne s’enquiquina pas de ce détail, décidé à l’offrir à la première fille passant à proximité de lui pour ne pas jeter son argent par les fenêtres si Carlyn n'en voulait pas. « - Vos hôtesses savent de quoi elles parlent, dommage que celle ci ne puisse pas m'accompagner dans ma chambre à la fin de cette soirée. Je n'aurais pas dit non, dude. » Le barman l’avait alors servi en lui lançant un regard de travers, mais il fallait avouer que Marshall avait choisi stratégiquement de dire cette phrase, qui le faisait clairement passé pour un pervers milliardaire, capable de se payer des prostitués pour assouvir ses besoins. Non pas que ça l’amusait, simplement un moyen subtile de rappeler à Carlyn que le lieu public ne l’empêcherait pas de te tenter de l’énerver, et qu’il n’avait absolument pas peur d’attirer les regards sur sa personne. Lui présentant alors son verre, il tourna son regard vers elle lorsqu’elle reprit finalement la parole. « - Je peux savoir pourquoi tu as décidé de passer une soirée ici ? Je veux dire, je sais que tu veux que l’histoire colle pour pas que ton plan tombe à l’eau et ‘’blablabla’’ mais, il y avait d’autre moyen pour que ça se fasse. »

Sans en connaître la raison, Marshall ne lui répondit pas immédiatement, brandissant son verre de whisky pour le siroter tout en scannant ses différentes pensées qui l’affutaient sur le moment. Puis finalement, après quelques minutes de réflexion, il se contenta de hausser les épaules et de reposer son verre sur le bar, décidé à esquiver sa question une nouvelle fois. « - Et toi, je peux savoir pourquoi tu poses autant de questions tout d’un coup ? On est là pour danser, non ? Alors allons danser. » Il lui attrapa alors la main et l’entraina vers la piste de danse sans lui demander son avis. Il aurait pu la draguer, ajouté une certaine sensualité dans leur petite guéguerre, mais il n’était pas vraiment certain que cette dernière est réellement sa place dans ce jeu. Se brûler les ailes, ce n’était absolument pas son objectif principal et mieux valait éviter de ressentir un quelque conque sentiment envers la jeune femme, pour éviter d'instaurer une certaine culpabilité en plus pour sa part de lui faire subir cela. Il passa alors sa main dans le bas de son dos et la rapprocha de lui alors que la chanson I gotta feeling des Black Eyed Peas résonnait dans les enceintes du Night Club. Le temps n’était plus vraiment à la discussion ou du moins, le temps n’aurait plus du être à la discussion mais Marshall en avait encore décidé autrement. Se penchant légèrement vers son oreille, il parla assez fort pour que la jeune femme puisse comprendre ce qu’il disait sans pour autant qu’elle ne puisse percevoir le sourire machiavélique qu’il venait de dessiner sur son visage. « - La folle idée d’essayer de me rappeler des beaux débuts de notre relation sans que le mariage ne vienne corser nos rapports, m’a titillée les sens. Alors je me suis dit : tiens, si j’allais voir Carlyn. Oh et peut être aussi, parce qu'il me semble que j'ai un petit cadeau pour toi, ma poussinette» Puis discrètement, il glissa sa main dans la poche de sa veste et en sortit un petit écrin qu’il glissa rapidement et discrètement entre les doigts de Carlyn sans se détacher de la jeune femme. L’énerver était redevenu son but principal de la soirée, et il savait qu’il parviendrait à percevoir une petite grimace sur son visage malgré les éclairages, où du moins, il l’espérait. « - Il me semble que l'alcool et la précipitation m'ont un peu fait oublier de te passer ceci au doigt le jour de notre mariage, madame Hartley. » Son amusement n’était alors plus dissimulé alors qu’il se redressait pour plonger son regard dans celui de la jeune femme. Une petite boîte en écrin rouge qui renfermait tout simplement une bague argenté surmonté d'un petit diamant étincelant, assez ancienne selon toute vraisemblance. Une bague ayant appartenu à son arrière grand-mère que sa mère lui avait donné et qu'elle espérait voir un jour au doigt de la femme qu'il aurait choisi. Il était assez sans scrupule sur le moment, et ne pensait pas vraiment à la peine que sa mère ressentirait après s'être réjoui pour la jeune femme et son fils. En effet, cette bague était plus un symbole pour sa mère qu'une simple bague, mais cela n'avait pas vraiment traversé l'esprit de Marshall.

Optimiste, c’était sans doute l’attrait principal de Carlyn, même si elle pouvait foncer droit dans le mur, elle y verrait toujours une issue potable, un petit truc qui ferait que ce n’était pas totalement le comble de l’idiotie. C’était comme une propagande, on l’immisce dans votre cerveau pour qu’au final, vous finissiez par y croire, croire qu’il y avait du bon quelque part dans vos faits et gestes, dans vos choix et vos décisions. Que malgré vos erreurs, vous faisiez une part de bien et que tout n’était pas perdu pour vous. Evidemment, ce n’était que façade face au désarroi, qu’un mur épais et solide empêchant les autres de comprendre que l’esprit de Carlyn, malgré se qu’elle en disait ne fonctionnait pas réellement comme ça. L’optimiste, ça oui elle l’était mais, même si elle tentait de l’occulter, elle ne pouvait s’empêcher de remarquer qu’une part d’elle faisait toujours le mauvais choix, tombait toujours au mauvais moment. Coup du sort ou capacité à tomber dans les pièges, elle ne savait pas trop. Toujours était-il qu’encore une fois, ce mariage feint démontrait bien sa stupidité, tout comme elle avait été stupide quelques années plus tôt en donnant les clefs à Jules. Elle ne cessait d’ailleurs, de comparer ses erreurs présentes à celle passé, comme pour s’enfoncer encore plus. Et elle était au moins sur d’une chose, si quelqu’un avait pu voir sa façon de penser, il n’aurait jamais pu croire que c’était Carlyn Crowley, cette jolie blonde qui semblait toujours joyeuse et souriante, que rien n’atteignait jamais et qui voyait la vie comme le grand huit d’une fête foraine.

Réaliste, elle l’était également et elle se rendait parfaitement compte que Marshall était doué, sans doute trop, pour la faire sortir de ses gonds, des petits gestes, des regards et des sourires irritant toujours plus Carlyn, qui bien que parvenant parfois à masquer son énervement, n’y parvenait pas toujours, au plus grand plaisir de Marshall et à son plus grand déplaisir à elle. « Je comprends que ta blondeur puisse te jouer tes tours, on l’écrira pour éviter toute possibilité de voir cette phrase sortir de ta bouche le jour J, mon petit lapin. » Roulant doucement les yeux, la tête légèrement tournée vers le côté opposé à Marshall, de façon à se qu’il ne voit rien, elle laissa un court silence, respirant lentement pour ne pas prendre un ton cassant qui plairait trop à Marshall qui, elle n’en doutait pas, n’attendait que de la voir péter un plomb dans les minutes à venir. Faisant une moue après avoir jugée être parfaitement calme, elle haussa une épaule. « Bonne idée, je l’écrirais dans ma main, je voudrais pas faire tomber à l’eau ton plan de petit garçon délaissé par papa qui veut se faire remarquer. » Dans le fond, elle le percevait un peu comme ça, un caprice, une lubie soudaine de cet homme pourri gâté qui avait toujours eut se qu’il voulait et qui cherchait à s’amuser, ou à attirer l’attention, peut-être même les deux. Mais, Carlyn n’était pas un jouet et si Marshall ne l’avait pas comprit, elle trouverait bien un moyen de le lui faire comprendre.

Ne réitérant pas, sur le coup, la question que Marshall avait préféré occulter, se qui dans le fond, ne l’étonnait pas trop, car s’il disait s’intéressé un minimum à elle qui ne parlait jamais de sa vie, il était loin de livré la sienne également. Et, en connaissance de cause, Carlyn savait que sa signifiait qu’il avait des choses à caché et surtout, qu’il devait se sentir mal à propos de quelque chose. Et même si elle disait ne pas être intéressée par cet histoire, il fallait avouer que parfois, ça l’intriguait, bien qu’elle ne tardait jamais à passer outre et oublier qu’il était autant voir plus secret qu’elle. Ses pensées furent coupées par la conversation débile que Marshall engageait avec le barman qui évidemment, pour toute réponse le regarda de travers, il fallait dire que ce n’était pas le genre de phrase qui donnait confiance à une hôtesse et si elle n’avait pas su comme était Marshall, elle l’aurait sans doute prit pour un pervers. « Vos hôtesses savent de quoi elles parlent, dommage que celle ci ne puisse pas m'accompagner dans ma chambre à la fin de cette soirée. Je n'aurais pas dit non, dude. » Il ne reculait devant rien ni personne, c’était évident, rien que certaines de ses réparties l’exprimaient bien, celle-ci y comprit et Carlyn savait pertinemment que c’était un joueur hors pair, sans doute l’un des plus grands qu’elle eut put croiser, le jeu en devenait pour le coup, presque amusant, bien que souvent énervent. Cependant, elle ne répondit tout simplement pas, n’en voyant pas l’utilité. la roue tourne, elle n’avait plus qu’à attendre de la voir tournée en sa faveur. Croisant les doigt pour que ça arrive rapidement. « Et toi, je peux savoir pourquoi tu poses autant de questions tout d’un coup ? On est là pour danser, non ? Alors allons danser. » Roulant une nouvelle fois les yeux devant l’esquive de Marshall, elle se laissa entraîner sur la piste de dance, voyant cela comme un quasi-échappatoire, le temps de quelques minutes, ou elle se défoulerait un peu, elle avait bien le droit de s’amuser, non ? Et surtout, ou elle n’entendrait plus Marshall parler, tentant de l’énerver pour cette soirée qui aurait pourtant pu s’annoncer bien meilleur et bien plus sympathique également, ne tenant pas compte de la main de Marshall dans le bas de son dos dont elle se fichait éperdument, appréciant juste de ne pas entendre le son de sa voix parvenir à ses oreilles. « La folle idée d’essayer de me rappeler des beaux débuts de notre relation sans que le mariage ne vienne corser nos rapports, m’a titillée les sens. Alors je me suis dit : tiens, si j’allais voir Carlyn. Oh et peut être aussi, parce qu'il me semble que j'ai un petit cadeau pour toi, ma poussinette » Perdu Carlyn, il a encore ouvert la bouche. Se crispant doucement lorsqu’il reprit parole et davantage au surnom ‘’poussinette’’, elle garda pourtant un sourire, continuant de bouger légèrement pour tenter de ne rien laisser paraître et faire croire que cet soirée avec son client milliardaire, Marcus, l’enchantait énormément. Jetant un œil à la main qui mettait dans sa poche, par pu curiosité, elle soupira. « Oh attend … tu veux dire quand je ne te considérais pas encore comme un salopard ? C’était il y a une éternité ça non ? Ca me manquerait presque tient. » Roulant les yeux avec un sourire niais, elle jeta à nouveau un œil à la main qu’il avait désormais sortie de sa poche. « Il me semble que l'alcool et la précipitation m'ont un peu fait oublier de te passer ceci au doigt le jour de notre mariage, madame Hartley. » Carlyn le vit sortit l’écrin et grimaça sans vraiment le cacher, bien qu’elle l’eut voulu, son dégoût pour se qui s’y trouvait, cette fois ça avait vraiment été plus fort qu’elle, ce bijou, bien qu’il fallait l’avouer était plutôt jolie, signifiait bien que cette masquarade était réelle et ça ne lui plaisait pas du tout, il poussait le vice à tel point qu’elle se demandait comment il pouvait encore se regarder dans un miroir. Se rapprochant doucement pour cacher l’écrin que quelqu’un pourrait voir et alors, propager des rumeurs qui, bien que techniquement vrai, ne l’était pas réellement, elle lui fit les gros yeux. « Espèce d’imbécile fini. Range moi ce truc tout de suite, je veux pas de ton truc avant que tu m’emmènes jouer les potiches devant ton père, capiche ? Et je te jure que si quelqu’un t’as vu sortir ça et qu’il en parle, je te dévisse la tête. » Attrapant l’écrin qu’elle lui remit dans la poche, elle s’écarta finalement, soupirant à l’idée de ne plus voir cette boîte et se qu’elle contenait près d’elle. C’était un comportement assez stupide, de sa part, il fallait l’avouer mais le mariage représentait tout se que Carlyn pouvait haïr. « Mais dit moi, t’as beau être riche, trop riche d’ailleurs, tu ne te serais pas ennuyé à acheter une bague pas vrai ? Avoue, tu l’as volée ? » Elle n’était pas sincère en posant cette question, mais, elle était toutefois persuadé qu’il n’en aurait pas acheté une, sauf peut-être les bagues en toc, a quelques dollars tout juste histoire de faire croire à ce mariage. Relevant finalement le regard vers Marshall, une fois un peu plus sereine, se doutant bien que cette semi-crise qui n’en était pas du tout une devait l’avoir mis en joie, elle reprit un sourire niais. « Par contre, je voudrais bien savoir, pour en revenir à un peu plus tôt, pourquoi tu ne répondrais à aucune questions ? » Non, cette fois-ci Carlyn n’attendait aucune réponse, elle voulait juste changer de sujet, oublier l’horrible écrin, le mariage stupide et ne plus entendre Marshall parlé, comme la première fois qu’il avait esquivé cette question

Marshmallow&Carlyn

« Parfois on peut facilement avoir l’impression d’être le seul à ne pas avoir ce qu’on veut, le seul à ne pas être heureux. Mais cette impression est fausse. Il suffit de tenir encore un peu, de trouver le courage d’affronter le monde encore une journée pour que quelqu’un ou quelque chose vienne tout arranger. Parce qu’on a tous besoin d’aide, de temps en temps. On a tous besoin que quelqu’un nous rappelle combien la musique du monde est belle. Et que la vie ne sera pas toujours ce qu’elle est. »
Le déroulement de la soirée prenait une dimension assez intéressante alors que Marshall continuait, avec un plaisir non dissimulé, à se remémorer qu’il avait toujours une longueur d’avance sur la jeune femme, objet de ses plans diaboliques et surement plus foireux qu’autre chose. Des plans qui pourtant suivaient minutieusement leur cour sans réel obstacle et lui laissaient même entrevoir la possibilité de pouvoir gagner cette manche. Une victoire qui ne lui rapporterait pourtant rien, à part peut être de la satisfaction. Mais rien n’était moins sûr puisque les réactions de Carlyn lui étaient toujours inconnues alors que cette dernière prenait soin de les lui dissimuler. Ainsi même si il détenait alors les rennes depuis un long moment maintenant, il savait que Carlyn avait toujours la possibilité de renverser la tendance et de prendre le dessus sur lui. Une situation qu’il ne souhaitait pas voir le jour même si il adorait jouer, et qu’il concevait parfaitement que la roue devait bien finir par tourner. C’était comme avec la chance au fond, le mauvaise œil finissait toujours par reprendre le dessus et laisser à d’autres la chance de pouvoir être chanceux à leur tour. Le monde fonctionnait ainsi, et même si beaucoup de gens se plaignaient souvent de ne pas être chanceux, c’était peut être tout simplement parce qu’il n’avait même pas entrevu l’idée même de pouvoir le devenir un jour. Le monde était après tout régit par un ordre naturel si ce qu’en disait les films étaient vrais.

Au milieu de la piste de danse, Marshall continuait alors de regarder fixement sa femme à l’affût de la moindre réaction qu’elle pourrait lui donner. Puisque si Marshall pouvait affirmer une chose sur l’instant, était bien que la chance n’était absolument pas du côté de la jeune femme et qu’elle ne risquait pas de reprendre les rennes de sitôt. Une dimension qui lui plaisait alors sans nul doute et qui était largement trahie par son sourire qui venait de se dessiner à la commissure de ses lèvres. « - Oh attend … tu veux dire quand je ne te considérais pas encore comme un salopard ? C’était il y a une éternité ça non ? Ca me manquerait presque tient. » Il ne pouvait nier que sur ces mots, elle marquait un point puisqu’il savait pertinemment que Carlyn ne l’aurait jamais suivi lors de cette fameuse soirée, si il s’était comporté avec elle comme il se comportait aujourd’hui. Mais n’étant pas vraiment décidé à lui donner raison, il se contenta d’hausser les épaules avant de reprendre la parole. «- Essaye plus un millénaire. Et retire le "ça me manquerait presque", on sait pertinemment tous les deux que si je ne te faisais pas jouer cette comédie, ça ferait déjà longtemps que nos chemins se seraient séparés, ce qui ne serait surement pas pour te déplaire, j’en suis certain. » Appuyant ses paroles par un sourire mesquin, il se détacha alors légèrement de la jeune femme alors que le premier échange de l’écrin venait d’être effectuer. Un geste qui sembla alors lui déplaire bien plus que ce que Marshall aurait pu imaginer et sa réaction ne laissa, cette fois ci, aucun doute sur la teneur de ses sentiments. « - Espèce d’imbécile fini. Range moi ce truc tout de suite, je ne veux pas de ton truc avant que tu m’emmènes jouer les potiches devant ton père, capiche ? Et je te jure que si quelqu’un t’as vu sortir ça et qu’il en parle, je te dévisse la tête. » Le deuxième échange fut alors fait lorsque Marshall retrouva dans ses mains l’écrin qui contenait toujours la bague. Mais pour ne pas risquer d’attirer plus les foudres de Carlyn, il se contenta pour la première fois de la soirée de la jouer finement et de le ranger de nouveau dans la poche de sa veste. Dissimuler les preuves aux regards des autres clients du Caesar était devenu vital pour éviter que la rumeur ne se propage. Toutefois Marshall ne s’inquiéta pas plus que cela puisqu’il ne sembla pas remarquer de regards interrogateurs autour d’eux, mais les faisceaux de lumière qui se propageaient sur la piste pouvaient à coup sûre lui donner tord. Rassuré, il retourna alors son regard sur Carlyn avant de lever les mains pour clamer son innocence. «- Waouh, c’est que je le prendrais presque comme une menace. C’est le moment où on imite une dispute conjugale en plein milieu de la piste de danse ou on attend de le faire devant mon père, pour parfaire l’effet de surprise ? » L’ironie dans le ton de sa voix était assez marquée pour bien faire comprendre à Carlyn qu’il était fier de sa petite supercherie, et qu’il n’était absolument pas déçu du résultat. Première fois qu’il mettait Carlyn en rogne de la soirée, c’était une événement qu’on l’on pouvait bien se permettre de fêter.

De cette manière, Marshall attrapa alors la main que présentait encore Carlyn face à lui et l’entraina vers le bar sans lui demander son avis, alors que cette dernière reprenait la parole. « - Mais dit moi, t’as beau être riche, trop riche d’ailleurs, tu ne te serais pas ennuyé à acheter une bague pas vrai ? Avoue, tu l’as volée ? » Répondre aux questions par des questions, un processus que la jeune femme semblait maitrisée à merveille. Mais ces deux questions eurent plus le don de le faire rire qu’autre chose. Pas vraiment décidé à lui répondre pour l’instant, il se contenta alors de laisser de nouveau un silence s’installer entre eux, alors qu’il passait de nouveau commande pour un scotch et un cosmo. Puis une fois la commande réceptionnée, il tendit son verre à Carlyn et lui fit signe de le suivre vers les tables plus en retrait vers ce coin tranquille dont elle avait pris soin de lui présenter quelques minutes auparavant. « - Tu me prends pour qui sérieusement? Je ne suis pas encore arrivé aussi bas, quoique quand je te dirais d’où elle vient, je deviendrais surement un monstre d’égoïsme, et tu as raison je le suis. » Il se contenta alors de prendre une gorgée de son verre avant de reprendre la parole, plus tranquille, plus serein, son but n’était plus vraiment d’énerver Carlyn, mais bien d’éviter d’attirer l’attention sur eux. Une crise passait. Deux en revanche, ça en devenait suspect. D’autant plus qu’il ne doutait pas une seule seconde que les caméras devaient être braqués sur eux en permanence. « - Ma mère me l’a donné, il y a deux ans quand elle a jugé bon qu’il était temps pour moi de me marier. Si tu n’as pas cette bague, elle comprendra toute de suite que c’est bidon, et elle n’aura pas vraiment pas tord pour le coup. » Laissant légèrement son regard se perdre dans le vide, Marshall ne commençait aucunement à éprouver des regrets par rapport à la situation qui était entrain de se jouer. Certes, il commençait à se rendre compte que cela impliquerait aussi sa mère, qui n’avait rien demandé, mais il ne pouvait pas faire demi-tour aussi prêt du but. Il ne pouvait le concevoir et était prêt à occulter tous les obstacles comme des remords qui pourraient se mettre en travers de son chemin. Une chose que Carlyn prit soin de lui rappeler alors qu’elle lui reposait de nouveau une question qu’il avait pris soin d’esquiver quelques minutes auparavant. « - Par contre, je voudrais bien savoir, pour en revenir à un peu plus tôt, pourquoi tu ne répondrais à aucune questions ? » Il ne savait pas vraiment si cela venait du fait qu’elle ne cherche pas vraiment à avoir de réponses ou simplement si sa question allait dans la continuité de sa pensée, ou encore l’alcool, mais Marshall tenta de trouver une réponse convenable qui pourrait satisfaire la jeune femme. «- Parce que la plupart des femmes aiment cette part de mystère chez un homme. » Nul comme réponse ? Pitoyable, hein ? Mais malgré les apparences, elle finit tout de même par aboutir sur une vraie réponse. « - Disons que moins les gens en savent, mieux sait. La confiance, ce n’est pas quelque chose qui se donne facilement et si je commençais à répondre à toutes tes questions, je ne serais plus seulement un salopard doublé d’un imbécile… » Sur ces mots, Marshall redressa alors son regard sur la jeune femme avant de prendre la parole pour lui poser une question à son tour. Après tout, s’il n’esquivait plus les réponses, peut être que cette dernière aurait l'idée de faire de même. Qui ne tente rien n’a rien à ce qu’on dit. « - Et toi, pourquoi tu détournes toutes mes questions alors ? »

Que disais la chanson déjà ? Que nos vies ne valent pas grand chose, voilà. Même si Carlyn avait toujours fait, dans sa vie, preuve d'un optimisme et d'une joie de vivre sans limite, bien que certaines fois, cette euphorie était feinte, elle savait pertinemment que dans le fond la vérité était là: On ne valait pas grand chose, la vie non plus. Certains vous disent que si, la vie c'est tout, il n'y a rien de plus beau, de plus magique. En un sens, c'est vrai. Mais nos vies sont tellement entravés par les peines et les malheurs que beaucoup ne sont plus sur de vouloir vivre la leur, ça ne vaut pas grand chose finalement. Ce qui explique réellement son comportement si je-m'en-foutiste vis à vis de tout et tout le monde. A voix haute, elle vous dira que tout vaut d'être vécu, que la vie est belle, le soleil brille toujours et les oiseaux continue de chanter, en réalité, elle est brisé et refuse de l'être encore plus. Alors, si certains ont la brillante idée de devenir des parfaits connards, à l'image de Marshall, elle a préféré une autre solution: la parfaite illusion de celle qui n'attendait rien et vivait sans penser à demain. Ca lui avait toujours réussis jusque là, personne ne posait trop de questions et elle avait toujours garder le plein contrôle de son existence. Elle y tenait, Carlyn, à ce contrôle d'elle-même et de sa vie. Mais là, ce soir, face à Marshall Hartley, elle sentait que ça lui échappait un peu, la rendant d'autant plus irritable avec celui-ci et même si comme toujours, elle donnait l'illusion de penser que la roue allait tourner, même si comme toujours, elle voulait y croire fermement, elle savait que mine de rien, elle avait moins de moyen que lui pour prendre le contrôle.

La seule chose que Carlyn avait réellement le pouvoir de faire, ce soir, c'était d'envoyer des pics à Marshall et avouons le, ce n'était pas franchement pratique quand celui-ci avait toutes les possibilités lorsque vous, vous n'en aviez que peu. Et il semblait prendre un malin plaisir à être dominant de cette histoire. L'espace d'un bref instant, elle l'imagina avec les cornes du diable, songeant qu'il ferait un parfait Satan, tyrannique et gonflant au possible. « Essaye plus un millénaire. Et retire le "ça me manquerait presque", on sait pertinemment tous les deux que si je ne te faisais pas jouer cette comédie, ça ferait déjà longtemps que nos chemins se seraient séparés, ce qui ne serait surement pas pour te déplaire, j’en suis certain. » Un millénaire ? C'était presque trop peu. Elle avait du mal à se souvenir de la dernière fois ou Marshall n'avait pas été un parfait abrutit en sa compagnie, sans doute a cause de l'alcool, certes mais aussi du fait qu'après cette dites soirée, il ne se passa pas un moment sans qu'il vienne lui pourrir la vie, pas un seul, non. « Tu n'es certain de rien, tu ne me connais pas. Tu donnes l'illusion que tu contrôles tout, que tu as un plan parfait. Mais, ça va foiré, tout du moins je l'espère et sincèrement, je rêve de ce moment. Que tu perdes pieds et que tu sois comme un idiot, ne serait-ce que quelques secondes. » Le bluff. Carlyn savait jouer au poker, connaissait les techniques et dans le fond, c'était pareil là, elle bluffais. Il ne la connaissait certes pas, mais, qui connaissait Carlyn Crowley à Vegas de toute manière ? Il avait toutefois raison, se ne serait pas pour lui déplaire, être ami avec le Marshall qu'elle avait pu voir lors de leur première rencontre, oui. Avec celui qu'elle avait en face d'elle, non, surement pas. Elle devinait d'ailleurs fort bien que d'une certaine manière la vive réaction qu'elle avait eut face à l'échange de l'écrin devait l'amuser en un point, bien qu'elle fut surprise qu'il ne soit pas aussi lourd qu'a l'accoutumé et range finalement ce truc dans sa poche. Carlyn avait toujours refusé en bloc tout se qui pouvait prouver un mariage, elle détestais les signes romantiques, les fêtes comme la st. Valentin, tout ses couples qui fêtaient leur X années de mariages, elle avait trouvé sa stupide. On pourrait croire à une peine de cœur qui l'avait marqué, une expérience personnelle avec un homme mais, c'était plus profond que ça. Mais, comme toujours, personne ne le savait parce que personne n'avait eut le droit de la connaître. « Waouh, c’est que je le prendrais presque comme une menace. C’est le moment où on imite une dispute conjugale en plein milieu de la piste de danse ou on attend de le faire devant mon père, pour parfaire l’effet de surprise ? » Son ton ironique et son regard fier crispèrent légèrement Carlyn qui garda toutefois son éternel sourire qui n'en devenait que trop habituel, scrutant son ''client'' du soir qu'elle mourrait d'envie d'égorger sur place. Elle s'était trop énervée, se n'était pas dans ses habitudes et en plus, ça lui faisait plaisir, à lui, alors elle allait se ressaisir et vite. « T'es irrécupérable. Tu le sais, ça ? Pourris jusqu'à la moelle. Définitivement. » Elle avait détaché chaque mot avec une certaine hargne tout en continuait de garder un visage décontracté et heureux, de loin, on aurait pu croire qu'elle lui disait quelque chose de tout à fait différent, quelque chose de gentil en fait. C'était bien la reine de l'illusion, ça oui.

Se laissant entraîner de nouveau vers le bar, sans même chercher à l'en empêcher par pur esprit de contradiction: elle en avait de toute façon un peu marre et tentait de pleinement se calmer de cette histoire d'écrin et l'air hautain qu'il avait affiché après cela. Faisant mine de n'avoir rien a faire du silence qu'il venait d'instaurer, bien que ça l'a crispait encore plus, elle prit le verre qu'il lui tendit, fronçant doucement le nez en espérant chaque fois un peu plus qu'il parle. C'était bien le comble ça, elle détestait l'entendre parler mais elle haïssait encore plus le silence entre deux personnes. Au final, ça se révélait bien être un choix cornélien. Le suivant toujours jusqu'aux tables, sans rien dire, elle poussa presque un soupire soulagé lorsqu'il parla mais se retint, encore une fois, ça lui aurait fait trop plaisir. « Tu me prends pour qui sérieusement? Je ne suis pas encore arrivé aussi bas, quoique quand je te dirais d’où elle vient, je deviendrais surement un monstre d’égoïsme, et tu as raison je le suis. » Arriver aussi bas … ce terme la fit rire, aux yeux de Carlyn, il était déjà placé plus bas que terre avec son idée saugrenue d'ennuyer son cher père en jouant la comédie, il ne pouvait décemment pas faire pire … le pouvait-il ? De Marshall, plus rien ne l'étonnait vraiment. « Tu le deviendras pas … tu l'es déjà, tu n'as pas de soucis à te faire pour ça. » Affichant un sourire niais et calme sur son visage, elle haussa une épaule, jouant avec le liquide qui se trouvait dans son verre, elle tenait plutôt bien l'alcool mais en présence de Marshall, elle préférait y aller doucement par expérience, savait-on jamais, elle ne voulait pas le tuer sous l'influence de la boisson. « Ma mère me l'a donné, il y a deux ans quand elle a jugé bon qu'il était temps pour moi de me marier. Si tu n'as pas cette bague elle comprendra tout de suite que c'est bidon, et elle n'aura pas vraiment tord pour le coup. » Soupirant, elle ferma un instant les yeux en s'humectant les lèvres, un peu exaspéré pas tant d'actes qu'il pouvait faire sans se soucier des autres. C'était vraiment pas croyable. Qu'avait-elle pensé déjà ? Qu'il ne pouvait pas aller plus bas ? Finalement, il devait avoir une pelle solide et comptais bien creuser la tombe la plus profonde du monde. Encore une fois, félicitation Marshall. « Tu ne t'arrêtes jamais ? Qu'est-ce que tu cherches dans le fond ? Tu tente d'attirer l'attention ? Parce que là, tu vas réussir mais en plus de ça, tu vas décevoir toute ta famille. T'imagines un instant, Marshall ? » Soupirant encore, elle se penchant légèrement vers lui, posant son avant bras sur la table et inspirant. « T'as la chance d'avoir une famille qui tient à toi, qui est là pour toi. Et la seule chose que tu trouves à faire, c'est de leur faire du mal en restant marié à une personne qui te déteste déjà, en lui refilant la bague qui doit avoir le plus de signification au monde pour ta mère sans songer que ça blesserait tout le monde ? Sauf si c'est se que tu veux ? Tu devrais réfléchir, vraiment. Quand on a une vie, on évite de tout gâcher. » S'arrêtant finalement de parler, elle se remit dans sa position initiale, malgré elle, elle en avait dit plus qu'elle ne l'aurait voulu, dans le fond, elle ne comprenait pas pourquoi il ruinait tout, il avait une famille aimante oui, pas de père alcoolique ou de mère absente, que des gens qui l'aimait et elle aurait donné pas mal de chose pour avoir ça elle aussi. Mais elle savait déjà qu'il y répondrait en se faisant passer pour un homme sans cœur, alors elle cessa de parler et avala son verre a moitié, songeant qu'elle était tout de même au boulot. « Parce que la plupart des femmes aiment cette part de mystère chez un homme. » Arquant un sourcil, elle roula les yeux et n'eut pas le temps de lui dire qu'il fallait plus qu'une part de mystère pour cela qu'il reprit la parole. « Disons que moins les gens en savent, mieux sait. La confiance, ce n’est pas quelque chose qui se donne facilement et si je commençais à répondre à toutes tes questions, je ne serais plus seulement un salopard doublé d’un imbécile… » Carlyn arqua un sourcil, se demandant se que Marshall pouvait bien faire de pire que cela. Déjà qu'il était pourris jusqu'à la moelle et qu'à ses yeux, nul n'était plus détestable que lui, voilà que ça curiosité était une nouvelle fois piqué. « Tous les secrets finissent par être dévoilé, tu sais. J'espère pour toi que ce sont les bonnes personnes qui l'entendront alors. » Pourquoi souhaiter du malheur de toute façon ? Il s'en causait déjà bien assez avec toutes ses conneries, pas besoin d'elle pour cela, non. Il le savait fort bien lui-même. Le regardant se redresser, elle joua avec le pied de son verre, léger sourire aux lèvres. « Et toi, pourquoi tu détournes toutes mes questions alors ? » Ne cessant de sourire, elle le regarda, s'avançant vers lui une nouvelle fois et affichant un air quasi énigmatique, comme si elle allait vraiment lui révéler quelque chose d'important. Parce que la plupart des hommes aiment cette part de mystère chez une femme ? Élargissant doucement son sourire, elle se recala sur sa chaise, croisant les jambes et relevant le regard vers lui, le ton qu'elle avait alors employé soulignait bien toute l'ironie de sa phrase et elle termina son verre.