Pour rester soi-même dans un monde qui s’évertue jour et nuit à vous rendre comme n'importe qui, il faut gagner la plus rude bataille qu'un humain puisse livrer ; et cette bataille n'a pas de fin ...

rebel rebel

there's only one queen bitch in this town and that's me

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« Faire le mur, conduire une bagnole en étant ivre, faire une machine de linge sans que rien ne vire au rose, ne pas toucher à la vodka, aller dans les musées, boire de l’eau fraiche, manger sainement, se confesser, déchirer d’anciens clichés, le trou noir, la vie devant soi, penser à toi, réviser même lorsqu’il s’agit de mathématiques, enregistrer les séries du moment, cesser de subtiliser des objets en douce, avoir confiance, ne pas regretter, laver les assiettes sans casser les verres à côté, s’allonger dans l’herbe nue et rouler dedans, le défier, sauter en parachute, don’t touch the vodka, apprendre à cuisiner, dépasser et surpasser la concurrence, ne pas douter, répéter les mêmes erreurs, pourquoi le ciel a-t-il réellement la couleur bleue ? […] »

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AVRIL 2011. Faire les boutiques, une activité vraiment lambda pour une gonzesse. Marcher dans l’avenue perchée sur des talons aiguilles, à s’en brûler les pieds avec de douloureuses ampoules mais la satisfaction d’être reluquée par quelques riches mâles des environs accostant les demoiselles (ou bien en rire) ; les bras chargés de sacs en provenance de magasins divers. Et puis, finalement devoir faire face à de vieux démons en étant confrontée à la tentation, parce que la tentation est un vice dont il faut savoir maitriser. Dolce & Gabbana, Dior, Prada… tant de belles marques de séduction ! Cette fois-ci, le diable est en cuir rose, sur le continent européen il vaut environ 1100 euros ; il est signé Gucci et il est carrément canon. Je parle évidemment du plus beau sac à main qui puisse exister pour le moment, en gros mon coup de cœur ! Fascinée, mes yeux contemplent la merveille au design remarquable, (mes doigts touchent la texture interne et externe) notent les multiples fonctions de l’objet, mémorisent les détails. Pendant quelques minutes, je ne peux en détacher mon regard et je résiste à l’envie de l’acheter sur le champ. Apparemment, pas à l’envie d’en faire ma propriété, de le voler. Les battements de mon cœur se font violents, la sensation de bien et de mal n’existe plus. Dans de telles conditions, il n’y a pas de voix dans ma tête pour me raisonner ! Et à ma plus grande satisfaction, il n’est même pas équipé d’un antivol. Bêtement, je me dis que c’est trop simple : obligé il y a un truc autre que des étiquettes. Mes prunelles scrutent les alentours, vérifient l’état des potentielles caméras de surveillance et la foule. Je profite du monde pour enfiler mes gants en bonne cambrioleuse qui se respecte et couvrir comme si de rien était les appareils à portée de main, à base de post-it et autres conneries. Je roule le sac soigneusement en boule, personne ne semble s’apercevoir de mes plans et je le glisse à l’intérieur de ma veste que je referme soigneusement. Je m’avance en croisant les bras (toujours chargés), continuant d’observer les rayons, gardant une bonne assurance de la situation bien que je meurs de chaud. Fébrilement, je me dirige vers la sortie mais un gars me rattrape, m’interpelle. « Hey ! » Et merde, je me retourne, à deux doigts de l’évanouissement, que mes joues prennent feu et dérivent couleur crimson. « Votre portable, mademoiselle. » lance-t-il en me tendant mon téléphone. Je ne peux empêcher un soupir de soulagement et balbutier un merci mais il n’en a pas fini. « Je crois que ça mérite au moins votre numéro, non ? Vous êtes charmante. » Personnellement, je lui retournerais pas le compliment à première vue, cependant il sent le fric à plein nez. « Mon prénom est Eva, pour le reste je vous laisse croire au destin et un jour nous nous recroiserons surement. Bonne journée ! » Rembarrer tout en confiant une fausse identité, c’est vieux comme le monde. Depuis, je conserve ceci comme un nouveau trophée. Cela dit, la roue tourne et la malchance peut revenir tôt ou tard.

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DECEMBRE 2010. Je croise des jeunes gens dépravés de toute part, défoncés, bourrés, en pleine démonstration de leur talent graphique ou physique ou bien simplement allongés en fumant de l’herbe. Les radios quant à elles crachant un son merdique, brouillé, grésillant, à fond dans un rythme assourdissant. L’ambiance ne me plait guère mais je sais qu’au moins je peux profiter de l’état de certains pour les piller sans qu’ils ne s’aperçoivent de rien. Ce sont, ce qu’on appelle des proies faciles ! Le skate park, n’est pas pour autant un endroit qui va m’enrichir, juste le plaisir de faire quelque chose de mal. Et puis, papa et maman leur redonneront ce qu’ils ont perdu. Comme d’habitude, je me fais discrète et je suis dans leur trip vestimentaire. Je joue aussi à la droguée pour avoir une marge d’action assez vaste, ce qui me permet de récolter quelques bagues –oui monsieur- et autres bijoux de pacotille ou de valeur sure. Ceci reste à estimer, je remplis mon petit sac noir crocheté ainsi que mes poches en changeant de place de temps à autre tout en me fondant dans le moule et m’incrustant dans les conversations. Mon côté sociable fait que je m’adapte facilement à leurs délires, aucun ne me demande quoique ce soit sur ma vie ou le simple fait d’être avec eux dans leur bande, je ne connais personne. Je tape ma veste en douce qui commence à se remplir, reluque un homme en douce dont le portefeuille dépasse de l’arrière de son jean. S’il savait comment il me nargue celui-là, mais c’est risqué de m’y aventurer. La possibilité de me faire griller est énorme, je guette le moindre signe, priant pour que l’objet tombe, admirant son fessier par la même occasion. L’homme est beau, charismatique, séduisant et… voleur ! En observant autant, je sais qu’il est dans un état suffisamment sobre et qu’il empiète sur mon territoire. Tout ceci mérite une vengeance, tant pis je me lance. Profitant d’un moment de calme pour tenter une approche, le rôle de l’allumeuse qui a ingéré je ne sais quelle substance. Il ne mord pas à l’hameçon si facilement, je pelote et tente d’avoir ce que je cherche en main, en même temps, agripper son cul me plait bien. « Hey, hey… vicieuse ! Tu ne l’auras pas celui-là, n’y compte pas... » Que veut-il dire ? « Par contre tu es vraiment une apprentie dans le domaine, j’ai le tien depuis le départ et ta carte d’identité avec. » Et merde, il sait. Chapeau. Il m’entraine à l’écart et me rend ce qui m’appartient. « Petite, blonde, adorable et peu rusée. Un jour je t’apprendrais de meilleures tactiques Maeleen-Rose. » Entendre mon vrai prénom me fait tout drôle, je baisse la tête qu’il me relève en me maintenant par le menton. « Dans le cas où ça t’intéresserait de le savoir, je m’appelle Jayden. » « Vrai prénom ? » « On est pas tous mythomanes donc ouais. »

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SEPTEMBRE 2009. Shopping, amusant, virant au cauchemar en un éclair. Une vieille bique me reluquant à chaque seconde et lorsque je crois qu’elle me lâche, elle communique ses doutes à quelqu’un habillé comme n’importe quel client ordinaire. Je ne m’étais pas méfiée, non ! J’avais pioché dans des trucs à la con, maquillage et accessoires en fait. Alors que je tente de m’expliquer avec ce qui est en réalité un vigil –qui me questionne comme dans un poste de police- surgit un mec d’une grande classe je dois l’avouer, qui décide de me sauver la mise en s’interposant dans l’affaire délicate. « Putain chérie, t’étais passée où ? Alors, tu as trouvé ce qu’il te fallait ? Whaouh… » Son regard semble se poser sur le comptoir où sont étendues les babioles que je comptais dérober sans payer. « Et ben, si avec tout ça tu n’as pas de quoi te repoudrer impeccablement lors de nos soirées, t’es une vraie coquette dans le genre ! Bon, combien je dois payer pour toutes ces marchandises ? » Son charisme me fascine, il semble tellement sûr de lui qu’on oublierait presque que j’allais passer par la sortie comme si de rien était. « Oh mon dieu, sans toi je passais vraiment pour une abrutie, je suis vraiment désolée d’être aussi distraite ! » Je m’accroche à son bras et joue le jeu, être tombée sur un gentleman est une chance, encore que je ne sache vraiment pas ce qui m’attend. Le mec sort son argent, mes yeux se fixent sur les nombreuses cartes de crédit qu’il a en sa possession mais j’ai suffisamment honte pour le moment. J’étais à deux doigts de me sentir en situation d’adolescente, fragile et rougissante. En silence, nous marchons et je reste proche de lui pendant de nombreux pas. Il n’a pas besoin de parler pour que je comprenne qu’en retour je devrais « payer ». « Merci. Je… ne sais vraiment pas quoi dire, attends, je vais te rembourser. » Rendre du fric, à quelqu’un de riche ? Depuis le fameux ouragan de 2005, je vole parce que je n’ai plus autant les moyens qu’autrefois donc bon. « Garde ça, j’ai une autre solution. » Laquelle ? M’emmener baiser dans un coin ? Arf, il l’avait presque sa cape de super héros, c’était plutôt bien joué. Je vois juste, il m’entraine chez lui et là je peux dire que l’endroit n’est vraiment pas banal. Lieu qui me semble bien rénové, suffisamment moderne et digne de sécurité (l’inverse d’où je vis actuellement), quoique, c’est ce que je pensais avant qu’on boive un coup et que je le récompense en nature de sa bravoure, un après-midi entier à user et abuser du corps de l’autre, voir même le début de soirée avec pour la route et… j’ai aimé, ne le nions pas. Retiendrais-je la leçon à l’avenir ? Pas sûr du tout, oh Ethan. Maintenant, je ne sais pas, notre relation se résume à quelques rencontres hasardeuses à vrai dire.

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La queue c'est féminin. Le con masculin. Question de chance.

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