« Trouve moi ce mec avant la fin de la journée ou tu passeras la fin de ta carrière à trier les pions du casino…. » on ne peut pas être un patron de casino sans avoir un maximum de poigne, sans être pleinement respecté et parfois légèrement craint. Je déambulais dans les couloirs de l’établissement mon téléphone portable à la main, je ne le lâchais jamais, je me faufilais l’air furax parcequ’un homme a réussit à falsifier les pions du casino. J’aimerais le trouver avant la police, histoire qu’il comprenne ou était son erreur… Celle de s’en être pris à notre casino.

Qui suis-je ? Mon nom est Devon Richard Calloway, je suis le patron actuel du Caesar’s palace à Las Vegas. Si j’en suis là c’est à cause d’un cheminement particulier, un peu de talent et beaucoup de chances. Je suis né un été à Los Angeles, famille plus ou moins riche, on vivait à Malibu, notre maison avait une vue magnifique sur la plage, un père autoritaire et stricte et une mère irlandaise qui ne vivait que pour moi et mon petit frère. Nous n’avions qu’un an de différence, on était très identique, les gens disaient de nous qu’on était des jumeaux, le même caractère, les mêmes hobbies ou presque.

Bref notre enfance était une étape classique, nous avons eut notre diplôme la même année, moi en Economie lui en Droit, mais on était pas prêt à rejoindre le monde du travail. Nous avons donc fait un petit tour par l’armée, c’était sur un coup de tête plus qu’autre chose. Nous avons intégré la même unité, c’est là que j’ai découvert un don tout particulier, celui de lire le visage des personnes, j’étais capable de déceler le moindre mensonge, ce don fut particulièrement utile pour les parties de poker entre amis.

Nos états de services très bon nous ont permit de rejoindre mon frère et moi la CIA. Nous étions dans une unité bien particulière, le genre de missions dont on ne préfère pas parler, je pense que personne ne saura jamais tout le sale boulot qu’on a eut à faire.
C’est durant nos vacances à Las Vegas que mon frère et moi ont rejoint une partie de poker un peu particulière, on avait suffisamment d’argent pour rejoindre les grandes tables, celles ou la petite blende est à 100 000$. C’est après plusieurs heures de jeu qu’il ne restait que moi et un des grands magnats de Vegas, l’ex propriétaire du Caesar’s palace « et si on pimentait un peu le jeu ? » Un grand sourire à mes lèvres je lui ai demandé de continuer, qu’avait-il en tête ? « je pense que quelques centaines milliers de dollars ne suffiront pas à rendre cette partie intéressante, qu’avez-vous de plus chère à proposer ? » … « Commencez donc, je vous dirais ce que j’ai à offrir… »… « Mes parts dans le Caesar’s palace… 75% »… « Vous êtes prêt à parier un établissement de plusieurs millions de dollars ? Ok…. Je parie quelques dossiers secrets défense… ça vous dit de savoir qui a vraiment tuer Kennedy ? » Je vis alors le visage de mon frère se figer, il devint pâle comme les cartes que je tenais en main… Mais il me suffit d’un regard pour le rassurer, il me connaissait mieux que quiconque, il savait donc que je ne bluffais pas… Son visage blême se changea en un sourire rassuré, suivit même d’un petit rire étouffé, il se sentait déjà millionnaire le bougre…

La suite vous la devinez, j’ai gagné cette partie, deux pairs d’as… suffisant à me rendre riche pour la fin de ma vie. Nous n’étions pas prêt à devenir directeur d’un tel palace, nous négocions avec l’ancien propriétaire pour qu’il reste directeur du prestigieux bâtiment jusqu’à sa retraite puis nous prendrons le relais… 10 ans plus tard, l’homme mourut d’une crise cardiaque, j’ai toujours eut des doutes sur ce qui a vraiment été la cause de cette mort, quoiqu’il en soit j’ai décidé de quitter la CIA pour de bon ce jour là. Je venais de me marier, j’avais avec moi une femme magnifique, enceinte de mon fils, Raphael… Un de plus beau moment de ma vie, le jeune garçon avait les yeux de sa mère, des yeux bleus azurs, et j’espérais à l’époque qu’il ait mon caractère pour compenser ou j’allais être jaloux.

Lorsque je pris les rênes du casino, mon frère fit de l’alternance entre la CIA et le casino. Autant dire que ce fut pas facile pour lui qui était devenu un père également, d’une petite fille, Ambre. Hélas la naissance de la petite fille vint avec la mort de sa mère, j’épaulais mon frère un maximum espérant le plus possible l’aider dans ce moment difficile. Il continua de travailler pour la CIA alors même que je l’implorais de s’arrêter, pour Ambre… Mais il n’en fit qu’à sa tête, ce fut notre première vrai dispute, nous avons toujours été sur la même longueur d’onde… Ce fut violent, il me demanda, non m’ordonna de ne plus me mêler de sa vie de famille, qu’il savait ce qu’il faisait, que je n’étais pas notre père, et qu’il ne pouvait pas toujours suivre mes traces, il était temps pour lui de suivre les siennes.

Hélas pas loin de six ans plus tard, je reçus un coup de téléphone m’annonçant la mort de mon frère en mission… Je fis appel à mes contacts, cherchant à tout prix qui était l’homme à l’origine de la mort de mon frère… je sentais alors qu’une partie de moi allait s’effondrer… J’étais dans ma maison à Las Vegas, Ambre était chez moi, dormant tranquillement ne se doutant de rien encore… Clara, ma femme, rentra dans mon bureau, me voyant en pleur, très vite elle comprit, et me demanda ce qu’on allait faire d’Ambre, « l’adopter bien sur… Qu’est ce tu veux qu’on fasse d’autre ? » lui dis-je ? Je sentais peu à peu la haine et la rancœur s’emparer de chaque partie de mon corps, je jurais alors que j’allais retrouver la saloperie qui a tué mon frère, que je le trouverais, et lui collerait une balle entre les deux yeux après qu’il m’ait supplié de l’épargner ou de l’achever… Comme prévu, j’ai adopté l’orpheline, qui était déjà un membre de ma famille, elle s’entendait bien avec Raphael, il n’y avait donc aucune raison.

Aujourd’hui je continue de traiter avec la CIA, quand j’ai besoin d’un coup de main et vice et versa, Raphael est devenu mon bras droit, et Ambre travaille également à mes cotés, ils sont ce qu’il y a de plus importants à mes yeux…